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   Chroniques  La chronique d'ABS 31

Les ondes électomagnétiques : les effets biologiques des hyperfréquences

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II – Les effets biologiques des hyperfréquences

Dans la deuxième moitié du XXème siècle, l’environnement de la planète connaît un grand bouleversement : les ondes radio ou radiofréquences, ou ondes hertziennes, ouvrent l’ère des télécommunications et entraînent une extraordinaire prolifération des rayonnements électromagnétiques. Les ondes radio n’obéissent pas aux mêmes lois que les champs du réseau électrique. Non seulement elles voyagent beaucoup plus loin, mais elles transportent plus d’énergie et peuvent être absorbées par les tissus vivants. Tout indique que leur action sur la santé devrait être plus marquée. C’est particulièrement le cas avec la partie extrême de ces ondes, composée des fréquences les plus rapides, les plus énergétiques, les plus pénétrantes : les micro-ondes.

On s’aperçoit très vite que les ondes radio interagissent avec la matière vivante, et dès le début du XXème siècle, on les utilise, à forte puissance, pour chauffer la peau, les muscles ou les organes, à des fins médicinales. C’est ce qu’on baptise la « diathermie », toujours utilisée aujourd’hui. En fait, une onde transporte de l’énergie sous forme de champs électriques et magnétiques en oscillations très rapides. Plus ces oscillations sont rapides, c’est-à-dire plus la fréquence est haute (ou, en termes inverses, plus la longueur d’onde est courte), plus ces ondes sont énergétiques. La rencontre de cette énergie avec les êtres vivants se manifeste par le phénomène de l’absorption : l’énergie est captée par les tissus, surtout par les molécules d’eau qu’ils contiennent, et dissipée sous forme de chaleur. Pour les ondes relativement lentes (grandes ondes ou ondes longues, ondes moyennes), le phénomène n’a lieu qu’à de fortes puissances et très près de l’émetteur. Sinon, ces ondes se contentent de traverser le corps sans interagir. Mais pour les fréquences plus rapides (ondes courtes, ondes ultra-courtes, micro-ondes), l’absorption se produit à des puissances de plus en plus faibles.

nbsp;               Dès 1934, Joseph W.Shereschewsky fait des expériences sur des souris et d’autres animaux et découvre que certaines fréquences sont mortelles (entre 18 à 66 mégahertz) par échauffement, mais d’autres fréquences, entre 900 et 100 mégahertz, semblent agir, par exemple sur les tumeurs, sans produire d’échauffement mesurable.

                La grande question est donc posée, encore d’actualité aujourd’hui :

Les ondes agissent-elles sur les êtres vivants par le seul mécanisme de l’effet thermique, c’est-à-dire de l’échauffement, qui nécessite une puissance certaine, qu’on peut calculer, ou bien existe-t-il, à des puissances beaucoup plus faibles, des effets « non thermiques », qui feraient alors appel à des mécanismes biologiques encore inconnus ?

                1 - Premières études, premières constatations :

                Les ondes électromagnétiques nous entourent en permanence sur une multitude de fréquences. Elles viennent des émetteurs de radio et de télévision, mais aussi des satellites, des radioamateurs, des CB, des talkies-walkies, des téléphones portables, etc. L’énergie véhiculée, bien que suffisante pour faire entendre des sons ou apparaître des images, une fois captée par le poste récepteur, ne semble pas assez puissante pour affecter les êtres vivants – c’est en tout cas l’avis des commissions de contrôle dans les pays occidentaux. Pourtant certaintes études épidémiologiques mettent en évidence des phénomènes inquiétants au voisinage immédiat des émetteurs :

                Entre 1973 et 1988, on constate une augmentation des cancers et leucémies infantiles, autour de la tour Sutra, un mât haut de 300 mètres érigé sur une colline, et qui abrite plusieurs émetteurs de radio et de télévision desservant San Francisco, Oakland et Berkeley. Or, autour de la tour Sutra, on a une zone de forte intensité dans un rayon de 1 km autour de l’émetteur. Puis les niveaux  baissent, mais ils remontent entre deux et trois km, baissent à nouveau, remontent entre 4 km et demi et 5 km...

                Lorsqu’on croise ces estimations avec les chiffres des cancers, on a d’un seul coup une corrélation très nette entre les puissances effectives et les taux de cancers !

                En 1944, à Hawaii, près d’une tour radio, on trouve à nouveau un taux anormal de leucémies infantiles, multiplié par 2,09 (l’échantillon est très petit).

                En 1997, en Angleterre, 7 cas de leucémies et de lymphomes sont signalés par l’hôpital principal de Birmingham – tous concernent des personnes habitant près de la tour radio/TV de Sutton Coldfield. En janvier 2001, une équipe fait état de l’augmentation de certains cancers, notamment des leucémies infantiles, toujours sur le même site.

                En Australie, de 1996 à 1998, Bruce Hocking, alors directeur des études médicales chez Telstra, l’opérateur public de télécommunications australien, étudie la population de Sydney dans un rayon de 4 km autour de 3 hautes tours de télévision. Il constate une augmentation du nombre des leucémies infantiles, de l’ordre de 50%. Depuis, ce chercheur a perdu son emploi chez Telstra ! Son département a été purement et simplement supprimé. Hocking est devenu un expert indépendant, il a déclaré récemment devant une commision du Sénat australien que le taux de mortalité des enfants vivant près des tours, dix ans après le diagnostic de leucémie, est deux fois plus important que la moyenne nationale !

                A partir de 1995, ce sont les plaintes des habitants qui attirent l’attention sur la tour radio de Schwarzenbourg, en Suisse, un vieil émetteur qui arrose toute l’Europe de programmes en ondes courtes. On ne fait pas d’études épidémiologiques mais des experts organisent un suivi médical des riverains. La principale conclusion concerne des troubles du sommeil, ainsi que des symptômes diffus regroupés sous le nom de « fatigue chronique », le tout nettement corrélé avec la densité de puissance... Tout est redevenu normal après la fermeture de l’émetteur.

                En mars 2001, la très puissante radio du Vatican est mise en accusation par l’Etat italien et son bouillant ministre de l’Environnement, Willer Bordon. Le litige concerne les émetteurs de la radio catholique, une véritable forêt de tours métalliques plantées à proximité de Cesano, une petite ville de la banlieue romaine. Ils émettent en direction du monde entier, en 35 langues, sur ondes courtes et sur ondes moyennes. Or, une agence sanitaire locale a trouvé un nombre de leucémies infantiles anormalement élevé par rapport au reste de la population romaine. L’Italie a récemment adopté une loi qui fixe des limites de puissance plus strictes que partout ailleurs en Europe, et pourtant, les dernières mesures montrent qu’à Cesano, le soir, on peut atteindre plus de 3 fois le niveau autorisé ! Mais le Vatican est un Etat indépendant et n’est pas assujetti à la loi italienne ! Le ministre de l’Environnement a quand même trouvé la parade : il menace de couper immédiatement l’approvisionnement électrique des émetteurs si Radio Vatican ne se met pas en conformité ! En 2001, le premier ministre italien a tempéré l’ardeur de Willer Bordon en accordant un délai, le temps qu’une commission commune planche sur des solutions techniques !

Toujours en Italie, en avril 2001, un juge ordonne la fermeture de deux émetteurs installés sur les collines qui dominent Naples : le coupable c’est l’American Network Forces, qui assurait les liaisons radio pour toutes les troupes américaines stationnées en Europe !

                On a également mis en évidence des anomalies dans des études sur la santé à long terme des radioamateurs : l’Américain Sam Milham, dès 1988, trouvait dans cette population de passionnés un taux accru de leucémies. Et sur des techniciens de maintenance d’un émetteur en ondes moyennes, après une étude par questionnaires et des mesures en situation, le Polonais Stanislas Szmigielski, en 1998, a relevé une incidence accrue de divers troubles cardiaques, d’autant plus marquée que les doses reçues sont plus fortes.

                Toutes ces études sont hélas trop peu nombreuses pour influencer le verdict des instances régulatrices. Les puissances mesurées dans toutes les recherches qui précèdent se situent bien au-dessous des limites considérées officiellement comme dangereuses. Donc ces résultats sont considérés comme erronés ou « non concluants ». Par ailleurs, le calcul des puissances rayonnées dans le voisinage d’un émetteur se révèle d’une redoutable complexité. Dans un rayon de 5 ou 6 km autour d’un émetteur puissant, on est dans ce qu’on appelle le champ proche, dont il est difficile de prédire les niveaux. Il faut tenir compte de la puissance de la source électrique, de la hauteur des tours, du gain des antennes, des orientations verticales et horizontales du faisceau ; de la fréquence de l’onde porteuse, etc. Certains éléments métalliques ou électriques peuvent réfléchir et parfois concentrer l’énergie rayonnée, des collines ou des immeubles peuvent faire obstacle. Bref, la distribution des puissances dans le champ proche n’est pas du tout uniforme dans l’espace, et les calculs se montrent souvent trompeurs. Seules les mesures sur le terrain donnent une idée de la réalité et elles peuvent révéler de grosses différences à quelques mètres de distance.

                2 – Les Micro-ondes :

                Les ondes hertziennes que nous venons de voir à l’oeuvre – ondes radio AM ou FM, bandes UHF et VHF de la télévision sont de la petite bière, en termes de pénétration dans les tissus vivants, par rapport aux micro-ondes qui, somme toute, sont d’apparition relativement récente ! Vers 1930, c’est la quête moderne de technologies permettant de transmettre des ondes de plus en plus courtes (donc des fréquences de plus en plus rapides), qu’on appellera des micro-ondes.

                Comme elles sont réfléchies par les conducteurs électriques et les métaux, elles rendent possibles l’invention du radar : on envoie des faisceaux de micro-ondes intenses, compacts et très directionnels, sous forme de pulsations rapides. Si elles sont réfléchies par un obstacle, le temps qu’elles mettent à retourner vers l’émetteur donne la distance par rapport à l’obstacle. Pendant la Seconde guerre mondiale, cette technologie, qui permet la détection d’avions ennemis et le bombardement par temp couvert ou de nuit, donne un avantage certain aux Alliés. Durant toutes les années de guerre, les militaires demandent des micro-ondes de plus en plus performantes pour obtenir une meilleure précision, et les ingénieurs font des prouesses.

                Les micro-ondes servent aussi aux télécommunications. Bell développe pour l’armée un réseau de relais téléphoniques. Après la guerre, pour les besoins civils, l’Amérique est vite quadrillée par des relais micro-ondes. Puis c’est l’essor des satellites et des systèmes de surveillance ou d’alarme. En 1945, la compagnie américaine Raytheon, qui domine le marché des émetteurs micro-ondes et des radars, dépose le brevet du four à micro-ondes, qui met à profit la capacité de la fréquence 2,45 gigahertz à chauffer les molécules d’eau. Les retombées concernent non seulement les ménages, mais aussi l’industrie, où les micro-ondes vont servir à toutes sortes d’opérations de chauffage, de séchage ou de synthèse chimique.

                Mais qu’en est-il des effets sur la santé ? Pendant la guerre personne ne prend de précautions. Chez les soldats préposés au maniement des radars, on voit apparaître une sorte de folklore, comme quoi ces nouvelles ondes pourraient rendre stérile ou chauve. La rumeur de stérilité est si persistante que certains soldats utilisent le radar comme contraceptif – ils se font « traiter » en stationnant devant l’émetteur juste avant de sortir en ville. Curieusement, les statistiques vont confirmer que chez les enfant engendrés par des techniciens du radar, il y a nettement plus de filles que de garçons !

                En 1942, aux Etats-Unis, la marine entreprend la première étude sur les micro-ondes et la santé et ne trouve rien à signaler, sauf des symptômes jugés subjectifs comme la migraine, des douleurs aux yeux, des rougeurs au visage. Mais à l’époque, les techniciens sont exposés à de faibles puissances. A la fin de la guerre, les puissances ont été multipliées par cent, à tel point que les soldats s’en servent pour faire cuire des oeufs, griller du pop corn ou simplement se réchauffer autour des paraboles quand il gèle ! C’est d’ailleurs ces observations spontanées qui donneront à Percy Spencer, de Raytheon, l’idée du four à micro-ondes. Dans l’ensemble, l’effet d’échauffement est bien toléré par les tissus musculaires, qui réagissent par une augmentation de la circulation sanguine et par la transpiration. En revanche, c’est plus problématique sur des tissus faiblement vascularisés comme l’oeil ou les testicules. Depuis longtemps, les cataractes par échauffement sont connues dans des professions exposées à de fortes chaleurs, comme les souffleurs de verre. Mais quand on étudie l’effet des micro-ondes sur des yeux d’animaux, on ne provoque de problèmes graves qu’à de très fortes puissances, supérieures à celles des radars. Donc, on ne s’inquière pas !

Au début des années 50, les avis varient considérablement quant à la dose maximum admissible. En 1957 et 1958, l’armée de terre, la marine, l’aviation adopte la « limite de Schwan » (physicien allemand), à savoir : densité de puissance de 10 milliwatts par centimètre carré. Pourtant, Schwan avait insisté sur le caractère très hypothétique et préliminaire de ces propositions de norme. Personne ne l’a écouté sur ce point.

nbsp;               En 1956, l’armée américaine lance des recherches importantes pour tacher d’y voir plus clair : c’est le programme Tri-Service qui regroupe les trois corps (terre, mer, air) pour étudier l’effet sanitaire des micro-ondes. Il y aura des recherches en laboratoire et des conférences annuelles jusqu’en 196O. Or, dans un article paru en 1975, le capitaine Paul Tyler écrit que les animaux de laboratoire ont été systématiquement exposés à de très fortes puissances (plus de 100 milliwatts par centimètre carré), qu’on n’a fait pratiquement aucune recherche sur les faibles puissances, et que tout s’est arrêté en 1960 alors qu’il restait bien des questions sans réponse. « Une atmosphère de complaisance s’est répandue sur ce pays » dit-il pour caractériser cette période. Toujours est-il que la limite de Schwan est confirmée par le rapport final, elle va bientôt être adoptée par les quatorze pays de l’OTAN.

                3 – Une histoire de science fiction !

                En 1962, et durant plusieurs années, l’ambassade américaine de Moscou a été soumise à un intense bombardement d’ondes électromagnétiques à hautes fréquences. L’utilisation de cette arme nouvelle, dont on ignorait alors les effets avait provoqué de simples protestations diplomatiques. En 1966, sous l’égide du DARPA, le Département des recherches avancées du ministère de la Défense, on institue secrètement le projet Pandora pour étudier les effets biologiques des micro-ondes moscovites et leurs applications militaires possibles. Les résultats resteront secrets pendant 10 ans. Des documents et des comptes rendus de réunions déclassifiés en 1977 montrent qu’on envisageait notamment l’existence d’un effet non thermique (athermal), connu des Russes, qui provoquerait des modifications comportementales, physiologiques et génétiques. Ces résultats n’ont jamais été annoncés ! Or, on sait aujourd’hui que la moitié du personnel de l’ambassade a été touchée par de graves affections (cancers, leucémies, fausses couches…) et que les trois ambassades en poste à cette époque sont morts prématurément !… Selon l’aveu même de Zbigniew Brzezinski, conseiller du président Carter, on apprend que le taux de cancer de l’ambassade de Moscou est un des plus élevés au monde !

                Comment savoir ce qui s’est vraiment passé et qu’elle fût la vraie raison de l’irradiation de l’ambassade américaine à Moscou ? Pour certains, c’est la conséquence des multiples systèmes d’écoute et de brouillage, combinés au rayonnement d’un puissant émetteur américain installé sur le toit. Pour d’autres, c’est une tentative délibérée de provoquer des nuisances soit que les employés américains aient fait office de cobayes pour de futures guerres électromagnétiques, soit qu’on ait cherché à affaiblir leur résistance nerveuse pour les empêcher de travailler efficacement, soit encore pour disposer d’un élément de chantage dans l’inévitable course aux armements modernes.

                Toujours est-il que cette affaire permet de franchir une étape et provoque une prise de conscience internationale sur l’effet des micro-ondes. Un doute menace quant à la pertinence des normes et des directives officielles sur le sujet. De nouvelles recherches vont voir le jour et permettre d’approfondir certaines données.

                4 – Des recherches : encore et toujours…

                A partir de 1958, en URSS et dans les pays satellites, la limite d’exposition du public, pour une longue durée, a été fixée à 10 microwatts par centimètre carré. Elle a été déterminée à la suite d’une série de recherches. En fait, les Russes étudient les effets des ondes radio depuis 1933. Pendant la seconde guerre mondiale, ils ont pris au sérieux les plaintes des techniciens radar pour migraine, douleur oculaire ou fatigue anormale. Dans les années 1950, les études dans les entreprises et en laboratoire ont fait apparaître toute une batterie de symptômes provoqués par les micro-ondes, même à très faible intensité : d’abord sur le système nerveux ou neuro-végétatif – vertiges, irritabilité, dépression, facultés intellectuelles diminuées, pertes de mémoire, et même hallucinations ; puis sur le système cardio-vasculaire – douleurs au coeur, bradycardie (ralentissement du rythme cardiaque), variations de la pression sanguine – à tel point que les médecins russes déconseillent aux personnes souffrant de troubles cardio-vasculaires de travailler dans les ondes radio et les radars. On a aussi constaté des modifications dans la formule sanguine, notamment les taux de globules blancs, ainsi que des problèmes hormonaux et thyroïdiens (élargissement de la thyroïde), des cas de stérilité, des diminutions de la lactation, et un taux anormal de naissances de filles.

                Evidemment, en Occident, on refuse d’y croire ! En juin 1967, le Congrès américain débat la première d’une série de lois sur les émissions des appareils électroniques et de télécommunications. Devant les commissions, des gradés de l’armée maintiennent que leurs limites de sécurité sont parfaitement au point. Seul un chercheur, Charles Susskind, mentionne les recherches russes et rapporte qu’en 1961, pour le compte de l’armée de l’air, il a étudié 200 souris irradiés par un émetteur radar. Les autopsies ont montré une dégénérescence des testicules chez 40% des mâles, et des cancers des globules blancs (leucose et leucémie) chez 35% des animaux. Curieusement, lors de ces mêmes auditions, Herman Schwan, l’inspirateur des normes extrêmement laxistes de l’époque, incite à la prudence. Il admet que sa norme a été « établie grossièrement » et « a sérieusement besoin d’être affinée ». Elle ne tient pas compte de la fréquence alors que certaines fréquences pénètrent plus profondément que d’autres dans les tissus vivants, elle est inopérante face à des installations complexes qui émettent plusieurs types d’ondes, elle ne s’applique pas aux fours à micro-ondes, dont les fuites pourraient rendre aveugle...

                On parle d’ailleurs beaucoup des fours ces années-là. Des tests ont montré que des appareils défectueux pouvaient émettre autour d’eux jusqu’à 20 milliwatts par centimère carré, alors que la norme maximale est à l’époque de 5 milliwatts. Très clairement, le Congrès se sent submergé par la complexité des problèmes. La loi votée en 1968, Radiation Control for Health and Safety Act, confie au secrétaire d’Etat à la Santé la tâche de lancer de nouvelles recherches et de modifier éventuellement les normes. Et lorsque les scientifiques du domaine se réunissent en 1969, à l’occasion d’un symposium de trois jours en Virginie, on voit clairement apparaître deux camps : ceux qui croient à des effets néfastes des micro-ondes présentes dans l’environnement militaire, industriel ou domestique, et ceux qui n’y croient pas !

                De nouvelles recherches commencent, et pas seulement en Amérique. En France, l’armée organise des études en laboratoire à partir de 1966. Les résultats sont publiés dans des journaux militaires ou scientifiques.

                Sur des rats et des souris, ces expériences montrent que les micro-ondes perturbent le système nerveux central, les tracés cérébraux, la sensibilité à certains médicaments ou l’activités des cellules macrophages. Ces effets apparaissent à des intensités très inférieures au seuil thermique. Les chercheurs français reconnaissent donc l’existence des effets non-thermiques, malgré leur caractère inexplicable. Ils les appellent des « effets spécifiques ».

                Milton Zaret, ophtalmologiste à New York : il a participé, en 1959, dans le cadre du programme militaire Tri Service, à une étude sur les techniciens radar. Après l’arrêt des travaux, Zaret poursuit son enquête et visite de nombreuses installations militaires ou civiles utilisant les micro-ondes. Il ne trouve rien de vraiment spectaculaire, mais il est intrigué par quelques anomalies, notamment des cataractes qui ne semblent pas liées aux processus habituels d’échauffement. Ses rapports avec l’armée deviennent alors problématiques. Ses recherches sont stoppées nettes ! Zaret crée alors sa propre fondation. C’est désormais un de ces experts indépendants dont le rôle est toujours crucial dans la recherche sur les risques sanitaires de l’électromagnétisme. Zaret va défendre des centaines de soldats atteints aux yeux, à qui l’armée refuse de payer une pension d’invalidité, prétextant qu’ils ont été exposés à des puissances trop faibles pour entraîner ces dégâts. Après plusieurs échecs, l’un des plaignants, Arthur Kay, gagne son procès en 1972 et d’autres suivront.               

En Octobre 1973, se tient un symposium international à Varsovie, sur les effets biologiques et les risques sanitaires des micro-ondes, avec soixante chercheurs de douze pays. La polonaise Maria Sadcikova, fait une communication importante : elle a étudié des milliers de techniciens et caractérisé une « maladie des micro-ondes » typique, qui se manifeste d’abord par des troubles neurologiques, puis par des maladies cardio-vasculaires, avec un caractère cumulatif des doses reçues, et des dommages même à faible puissance. Milton Zaret assiste à la réunion de Varsovie. Il vient de se rendre en Carélie du Nord, en Finlande, pour enquêter sur un  mystère – cette région détient le record du monde de maladies cardiaques, affectant notamment les jeunes, malgré le mode de vie plutôt sain de la population. Son hypothèse : ce serait dû aux rayonnements émis par une grosse installation radar soviétique de l’autre côté de la frontière, dont les ondes sont réfléchies par le lac Ladoga. Il présente aussi sa théorie sur le mécanisme d’action des micro-ondes sur la santé : elles provoqueraient une usure ou une fatigue des membranes cellulaires. C’est lui qui, en Occident, a popularisé la notion de « maladie des micro-ondes », et ses découvertes sont aujourd’hui considérées comme très en avance sur leur temps.

                En février 1974, une conférence sur les effets biologiques des rayonnements non ionisants a lieu à New York. On y découvre les travaux de 2 chercheurs : d’un côté Allan Frey, biophysicien pour la firme Randomline en Pennsylvanie relate une série de découvertes préoccupantes. Il montre que certains individus, y compris des sourds, peuvent percevoir – sous forme de clics et de sifflements qui semblent résonner à l’intérieur de leur crâne » les micro-ondes pulsées à des fréquences situées entre 300 et 3 000 mégahertz et à des intensités inférieures à 10 milliwatts par centimètre carré. Il publie ses résultats mais on ne le prend guère au sérieux ! Aujourd’hui, cet effet thermo-acoustique est bien documenté. Frey poursuit ses expériences sur des cerveaux de chats, des coeurs de grenouilles, il évite volontairement toute recherche sur des humains, pour des raisons d’éthiques, évitant lui même de s’exposer aux micro-ondes !

                A la réunion de 1974, il raconte ses dernières observations. Les rats évitent spontanément les zones exposées aux micro-ondes. Et l’autopsie des animaux révèle pour la première fois un phénomène qui prendra une importance toute particulière dans les futures études sur l’effet des téléphones portables : chez les rats exposés, on constate que la barrrière sang-cerveau, qui filtre le sang en direction du cerveau et empêche le passage des subtances toxiques, est devenue plus perméable. Les conséquences sur le cerveau sont potentiellement dramatiques !

                L’autre pionnier s’appelle W. Ross Adey, chercheur d’origine australienne, installé aux Etats-Unis depuis 1952. Chirurgien militaire d’abord avant de passer son doctorat et de se spécialiser dans l’étude du cerveau, avec un intérêt particulier pour les champs électromagnétiques émis par les neurones. Avec son équipe du Brain Research Institute à l’université de Californie de Stanford, Adey a mis en évidence des effets neurologiques sur les animaux et les hommes. Ses premières expériences ont lieu sur des singes. Leur comportement, leur temps de réaction et leurs tracés cérébraux sont altérés. Puis il retrouve les mêmes effets sur des rats, des lapins et des chats. Adey reproche aux responsables militaires d’ignorer toutes les mises en garde des chercheurs et de considérer les êtres humains – soldats, techniciens, ou riverains des installations radar – comme des cobayes. Il commence une série d’expériences sur les effets des micro-ondes au niveau cellulaire. Il met en évidence des modifications des enzymes présentes sur la membrane des cellules et montre, sur des cellules cancéreuses en culture, que des cellules immunitaires, les lymphocytes T, n’arrivent plus à remplir correctement leur mission de protection contre le cancer. Enfin, avec sa collaboratrice Susan Bawin, Adey publie un des résultats les plus importants de ce siècle, à partir d'expériences sur des chats, puis des poulets, équipés d’électrodes insérées dans le cerveau : les radio-fréquences induisent des modifications dans le rythme d’entrée et de sortie des ions calcium à travers la membrane cellulaire. Ce mécanisme constitue encore aujourd’hui une des principales pistes pour comprendre comment les ondes agissent sur les cellules.

                Au millieu des années 70, une centaine d’études sur l’effet des micro-ondes sont en cours. On a trouvé, en laboratoire des effets pathologiques sur des foetus de souris, des scarabées, des embryons de poisson-zèbre, des levures, des cellules de rats ou de kangourous, des lymphocytes, des cellules de la moelle épinière. En épidémiologie on constate un taux anormal de malformations congénitales et de morts prénatales autour de la base de Fort Rucker, en Alabama, qui abrite d’importantes installations radar, puis dans une seconde base à forte densité de radars, en Floride, mais l’armée conteste les chiffres et refuse d’entreprendre des recherches plus approfondies. On rapporte aussi des cas de cancers du cerveau, du pancréas, ou du foie chez des hommes jeunes travaillant dans plusieurs bases militaires ou entreprises engagées dans la mise au point de nouveaux équipements radar. D’autres rapports anecdotiques concernent des réparateurs de fours à micro-ondes ou des ouvriers travaillant sur des machines industrielles de chauffage aux micro-ondes.

                L’armée lance un nouveau programme de recherches Tri-Service, et ses experts prédisent que, d’ici quelques années, les normes vont probablement devenir plus strictes, passant de 10 milliwatts à 1 milliwatt, ce qui va entraîner des frais considérables pour se mettre en conformité notamment vis-à-vis des riverains de base.

                La plus vaste étude réalisée sur l’effet des micro-ondes radar concerne les anciens combattants de la guerre de Corée. L’analyse montre une corrélation entre les doses reçues et la mortalité générale, les cancers des voies respiratoires, les cancers lymphatiques et les leucémies, ainsi que les maladies neurologiques.

5 - Le début des téléphones portables :

1984 est une année symbolique à plus d’un titre : c’est la date où sont lancés les premiers téléphones cellulaires. Les communications par micro-ondes, jusqu’ici cantonnées aux matériels militaires ou industriels, vont peu à peu envahir notre environnement quotidien.

                A partir de cette date, il n’est pas toujours facile de distinguer les deux domaines, en particulier dans les expériences en laboratoire. Disons simplement que les rayonnements du portable agissent en champ proche, l’émetteur étant situé contre la tête, avec des effets très localisés, tandis que les radars nous affectent en champ lointain, par une exposition du corps entier de faible intensité. Cela dit, les découvertes sur les effets des micro-ondes en champ lointain, ne sont pas sans incidence sur la question des antennes relais, qui captent et rediffusent nos conversations téléphoniques. Par ailleurs, les fréquences des micro-ondes du radar s’étalent  sur un spectre assez large selon les types d’appareils, tandis que celles du portable se concentrent autour de quelques valeurs précises (autrefois 450 mégahertz, aujourd’hui 900 et 1 800 mégahertz). Il existe aussi des différences considérables dans la façon dont les ondes sont modulées ou pulsées, et les recherches montrent souvent que la modulation joue un rôle majeur dans les effets biologiques.

                1984 est aussi l’année où les résultats de recherches de grande envergure commencent à tomber. Sous la pression de l’opinion publique et des élus, l’U.S. Air Force a alloué 4 millions de dollars pour une étude des effets à long terme des micro-ondes de faible intensité.

                C.K. Chou et Arthur Guy, de l’université de Washington, exposent une centaine de rats pendant deux ans et analysent les effets sur le sang, le poids et le comportement. Leurs conclusions sont sans équivoque : 16 tumeurs malignes chez les rats exposés contre 4 chez les témoins. Craig Byrus, de l’université de Californie à Riverside, irradie des lymphocytes humains et des enzymes du type protéine kinase sont inactivées – or elles font partie de notre première « ligne de défense » contre le cancer !

Par la suite, beaucoup d’études vont retrouver ce lien avec le cancer, notamment des recherches épidémiologiques sur des personnes exposées aux micro-ondes dans le cadre de leur travail ou de leur hobby. Ainsi, Stanislaw Szmigielski, le grand spécialiste polonais trouve un risque de cancer six fois plus élevé chez le personnel militaire exposé aux radars. En 1991, il tire les enseignements de 29 études épidémiologiques accomplies dans le monde entier au cours des années précédentes : 22 d’entre elles montrent un risque augmenté pour plusieurs type de cancers. On commence à accepter l’idée que les micro-ondes infligent des dégâts sur nos gènes, c’est-à-dire sur l’ADN, exactement comme la radio-activité, mais par des mécanismes différents et encore inconnus. Par ailleurs, elles semblent affaiblir nos défenses immunitaires et c’est l’action conjuguée de ces deux mécanismes qui provoque le cancer.

                En 1990, en Hongrie, l’équipe de Garaj-Vrhovac pratique des analyses sanguines sur des travailleurs exposés au radar et trouve un taux statistiquement significatif de cassures de chromosomes, ainsi que des déformations des cellules immunitaires, les lymphocytes. Ces chercheurs trouvent aussi les mêmes perturbations dans le sang de hamsters exposés en laboratoire. L’équipe hongroise expose également des cultures de lymphocytes humains, en 1992, et met en évidence des aberrations chromosomiques. On lui demande alors de pratiquer des analyses sur 6 techniciens de maintenance travaillant sur des radars de contrôle du trafic aérien qui ont été récemment victimes d’une surexposition accidentelle. Les résultats montrent un nombre d’aberrations chromosomiques supérieur de 3 à 33% à celui des collègues non exposés. Pour les plus atteints un suivi médical montre que les taux redeviennent normaux au bout de trente semaines.

                Une quinzaine d’autres études, pendant les années 1990, aux Etats Unis, en Allemagne, en Belgique ou en Israël, vont retrouver ces effets génotoxiques et cancérigènes.

                Ainsi, le terme de « maladie des micro-ondes » proposé initialement à propos des employés de l’ambassade de Moscou, est finalement entré dans les moeurs. Et le cancer n’en est pas la seule manifestation. Une étude de 1990, par exemple, trouve une augmentation des taux de suicide chez les techniciens du radar, de la radio et de la radio-télégraphie en Grande-Bretagne. En 1996, une recherche épidémiologique met en évidence des perturbations de la mémoire et de l’attention, en particulier chez les enfants.

                Face à ces découvertes inquiétantes, qu’elle a été l’évolution des normes officielles de sécurité ? A vrai dire, elles n’ont pratiquement pas bougé ! Le principal organisme international sur la question l’ICNIRP (International Committee on Non-Ionnizing Radiation Protection, en français Comité International) recommande, en ce qui concerne les micro-ondes de fréquence supérieure à 2 gigahertz, une limite de un milliwatt par centimètre carré pour le public, et de 5 milliwatts pour les professionnels. Selon beaucoup d’experts, c’est totalement inadéquat ! Même les militaires semblent le reconnaître ! En 1993, deux bases américaines ont pris la décision unilatérale de diviser cette norme par cent, pour descendre à 100 microwatts par centimètre carré. C’est encore dix fois plus que la norme russe de 10 microwatts...

                En 2000, lors d’une réunion de l’IIEE l’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens, on a commencé à débattre sérieusement des normes futures. On peut lire dans le rapport introductif : « Les limites d’exposition sont fondées principalement sur une information scientifique publiée avant 1986. Il est temps de réaliser une révision complète ». Une commission a donc été fondée, avec des représentants de tous les organismes concernés. Le « sous-comité 4 » se fixe d’abord pour tâche d’évaluer la littérature scientifique récente, en attribuant des notes à chaque recherche en fonction de ses qualités scientifiques. Pas moins de 1426 publications ont été retenues. Le rapport précise : « Sont actuellement en cours d’examen des études sur la mutation génétique, le cancer, la tératogenèse (malformations à la naissance), les effets sur la reproduction, les effets sur les organes sensoriels, le système nerveux et le comportement, les effets sur les systèmes immunitaires, hématopoïétique, thermorégulateur, cardiovasculaire et glandulaire. » 

Plus de quarante ans se sont écoulés depuis que les premiers chercheurs ont tiré la sonnette d’alarme. Depuis, les résultats scientifiques se sont accumulés, mais rien n’a entamé l’immobilisme des pouvoirs publics ni la puissance des lobbies industriels ou militaires, qui peuvent toujours compter sur l’appui amical de chercheurs qui ont bâti leur carrière sur la négation de toute découverte désagréable – des chercheurs qu’on retrouve dans les plus hautes instances décisionnaires

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