Le Portail de la Santé au Naturel
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Coups de gueule Manifeste pour la survie
L'Association Kokopelli a été créée en mai 1999 alors que les menaces vis à vis de Terre de Semences commençaient à s'intensifier de la part de certaines interprofessions et des services de l'Etat. Kokopelli, le joueur de flûte bossu, est un symbole de Fertilité connu depuis des millénaires dans les trois Amériques. La bosse de Kokopelli n'est pas une vraie bosse, c'est un sac de semences et tout en semant les graines cachées au creux de sa bosse, il chante et il joue de la flûte. Il insuffle, ainsi, dans les semences le souffle de la Vie. Face aux forces de destruction qui se déchaînent en ce moment sur la planète, le symbole de Kokopelli représente pour nous l'espoir d'une Terre à nouveau fertile et de semences porteuses de Vie. Nous souhaitons vous faire partager, aujourd'hui, nos joies quant à ce que nous avons pu réaliser, grâce au soutien de nombreux adhérents et de nombreuses associations, mais aussi notre inquiétude de ne pas pouvoir continuer longtemps à assumer la gestion d'une telle collection variétale sans soutiens financiers conséquents et durables. Cela fait 10 ans maintenant que nous luttons pour préserver les ressources génétiques dans le domaine alimentaire. La promulgation du décret de décembre 1997 (créant un catalogue national pour l'inscription des variétés potagères "amateurs" selon des conditions scandaleuses) et la menace subséquente du service de la Répression des Fraudes nous ont obligés à fermer Terre de Semences dont les semences (issues de l'agriculture biologique et biodynamique) étaient distribuées dans toute l'Europe (Cf. le communiqué de presse de Terre de Semences). Pour mémoire, le décret
de décembre 1997 n'est qu'une annexe d'un décret
de 1993 qui modifie le CTPS (Comité Technique
Permanent de la Sélection) en permettant l'entrée
des multinationales dans le dit comité. Ces dernières
deviennent donc à la fois juge et partie.
Le tour est joué et la boucle est bouclée.
Ceux qui contrôlent la semence contrôlent
la chaîne alimentaire et, par la même,
l'humanité dans son entièreté.
Les multinationales ont fait un grand ménage
dans le secteur semencier: elles l'ont totalement racheté.
Elles ont éradiqué systématiquement,
des catalogues nationaux, les anciennes variétés
fixées (reproductibles conformément
au type) pour les remplacer par des hybrides F1, stériles
ou dégénérescents, se créant
ainsi un marché captif royal: les maraîchers,
les agriculteurs et les jardiniers doivent racheter
leurs semences tous les ans. D'un point de vue social,
c'est une perte totale d'autonomie pour les "gens
de terre". De nombreuses associations, fondations
et ONGs investissent beaucoup d'énergie et d'argent
à lutter, à juste titre, contre
la pollution, la mondialisation et les organismes génétiquement
modifiés. Cependant, cela fait des années
que nous tentons de faire prendre conscience aux différentes
organisations militantes qu'il ne sert à rien
de lutter contre les transgéniques si, en même
temps, on ne favorise pas le renouveau des anciennes
variétés et la protection de la biodiversité
alimentaire, ou du moins de ce qu'il en reste après
trente années de vandalisme ! Au jour d'aujourd'hui,
retirez du marché planétaire les semences
hybrides F1 et les semences transgéniques,
et vous aurez quasiment un désert ! L'Association
Kokopelli est une "banque vivante de semences"
unique en Europe. La collection de variétés
qu'elle offre aux jardiniers est unique au monde:
près de 2000 variétés de plantes
potagères, céréalières,
aromatiques dont 550 variétés de tomates, 400
variétés de piments, 150 variétés
de courges, 130 variétés de laitues, etc... On ne nous octroie aucun moyen financier alors que des budgets considérables (par exemple le programme Génoplante) sont alloués aux multinationales au titre de la recherche sur le transgénique. La Commission Européenne vient de quintupler les budgets attribués à la protection des ressources génétiques. Comme à l'accoutumée, sur le terrain, nous n'en verrons pas l'ombre d'un euro ! Nous ne demandons pas la charité, nous demandons d'être soutenus financièrement dans notre tâche de préservation d'un patrimoine de l'humanité pour le futur de nos enfants. Nous avons parfois le sentiment amer que la lutte contre toutes les dérives de la société occidentale est devenue un fonds de commerce de plus qui génère des flux financiers, qui passionne les foules, qui permet de vendre de la presse et qui crée de l'emploi. Il semblerait que l'on se soucie beaucoup moins des associations qui oeuvrent, de façon constructive, à mettre en place des alternatives pour le futur et à impulser des "espaces de résistance fertile" qui permettront de réinvestir, plus tard, le territoire. L'Association Kokopelli, telle la fourmi besogneuse, travaille en lien avec une réalité non virtuelle, la terre. La biodiversité, pour être sauvée, doit être cultivée. Nous n'avons pas beaucoup le temps, telle la cigale ludique, d'enchanter les medias, les foules, les cercles politiques et les institutions sérieuses avec des beaux discours, des reportages percutants, des photos saisissantes et des témoignages poignants. Nous venons de publier "Les Semences de Kokopelli", ouvrage de 420 pages en grand format (avec 72 pages couleur) qui est un manuel de production de semences pour le jardin familial ainsi que la présentation de la collection de variétés, de l'association Kokopelli, disponibles aux jardiniers et ONGs. Nous souhaitons dynamiser, par la publication de cet ouvrage, des processus d'autonomie, au sein du jardin familial, quant à la production de légumes et quant à la conservation des semences traditionnelles. L'association Kokopelli a de plus impulsé, durant l'automne passé, le réseau Annadana, un réseau de production et d'échanges de semences pour l'Asie du sud. Le réseau Annadana est basé présentement en Inde du sud (e-mail : annadana@auroville.org.in). Nous avons déjà mis en place des jardins de production de semences dans le Tamil Nadu. En quelques mois, nous avons envoyé 40 000 sachets de semences (gratuits) à de nombreuses ONGs oeuvrant au sein de l'agriculture durable (en Inde et à Sri Lanka) ainsi qu'à tous les villages de réfugiés Tibétains en Inde. L'Association Kokopelli a acheminé, l'an passé, vers l'Inde, une collection de semences permettant de préparer des centaines de milliers de sachets afin d'impulser le réseau Annadana avec des fondements solides. L'association Kokopelli est également présente en Afrique afin d'oeuvrer, en partenariat avec Pierre Rabhi et son association Terre et Humanisme, à l'établissement de réseaux de production de semences, en particulier au Niger et au Burkina Faso, et bientôt sur d'autres pays Africains. Nul besoin de dire que nos actions dans
le Tiers-Monde ne sont absolument pas subventionnées.
La FAO, l'OCDE, et tutti quanti, organisent des
pléthores de congrès, à grands
renforts de millions de dollars, pour discourir de la
"faim dans le monde", de la "lutte contre
la malnutrition", de "développement
durable", etc... L'Association Kokopelli, fut également l'an passé, lauréate de la Fondation Denis Guichard (sous l'égide de la Fondation de France) qui récompense chaque année les personnes oeuvrant pour l'écologie. Tout cela est magnifique mais strictement insuffisant . C'est un appel au secours que nous lançons maintenant aux différentes ONGs, associations et fondations susceptibles d'entendre notre message. C'est un S.O.S. (Save Our Seeds) que nous adressons à tous ceux qui luttent pour un futur fécond et pour dynamiser des espaces de résistance fertile ! L'Association Kokopelli a besoin d'être soutenue afin de pouvoir continuer à enchanter les jardins familiaux par de belles semences de Vie, en Europe, en Afrique et en Asie du sud. Dominique Guillet. P.S. Quelques infos pratiques sur la
vie de l'Association Kokopelli. |
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