Candida albicans
Les candidoses (affections à Candida albicans) étaient autrefois rares. Leur fréquence a augmenté depuis une vingtaine d'années, au point quelles représentent maintenant une part non négligeable de la pathologie : on parle de plus en plus de ces mycoses, agents de maladies infectieuses et parasitaires.
Nature des Candida albicans
Ce sont des levures caractérisées par des éléments unicellulaires, bourgeonnement par blastopores ou formation d'un pseudo ou d'un véritable mycélium.
On compte actuellement 35 espèces de Candida. Ces levures sont généralement saprophytes de la peau et des muqueuses. Elles peuvent devenir pathogènes dans certaines conditions : défaillance de l'immunité, traitements prolongés par les antibiotiques, corticoïdes, immuno-dépresseurs.
Manifestations
D'une manière générale, on trouve des candidas dans :
D'une manière plus précise :
Défenses immunitaires
Il est probable que, très tôt au cours de la vie, des contacts discrets avec Candida albicans favorisent le développement de défenses immunitaires contre ce champignon. Les résultats de stimulations lymphocytaires, pratiquées chez des nouveau-nés, montrent une réponse positive en présence de cet antigène, dans près de 40% des cas. Il est donc probable qu'une certaine forme d'immunité cellulaire se révèle chez de nombreux adultes.
Facteurs favorisants
De nombreux facteurs favorisent le développement de candidoses focales ou généralisées :
Déficits de l'immunité cellulaire
Une candidose généralisée peut se développer dans des conditions où est réalisée une immuno-suppression, iatrogène ou non. Citons :
Foyers cicatriciels pulmonaires
Les séquelles d'anciennes tuberculoses ou d'abcès pulmonaires peuvent être le siège de mycoses focales (aspergillose, candidose). Il peut parfois en résulter une pneumonie.
Maladies intestinales chroniques
Dans la maladie coeliaque, la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse, une candidose intestinale étendue peut être observée, parallèlement à un déséquilibre de lymphocytes T.
Toutefois, l'agent causal le plus fréquent de ces mycoses intestinales peut être un trouble dû à l'inflammation (catarrhe) chronique des muqueuses digestives, avec pour manifestation importante un déséquilibre de la flore intestinale.
Prise d'anticonceptionnels hormonaux
Des spécialistes de l'immunologie et de l'allergie ont été frappés par la fréquence des candidoses vaginales rebelles chez des patientes qui consultaient pour un asthme, une rhinite chronique, un urticaire, et qui prenaient régulièrement des contraceptifs hormonaux depuis plusieurs années.
Le traitement local était décevant et n'empêchait pas les récidives, à moins, parfois, de changer de technique anticonceptionnelle et d'abandonner les hormones, ce qui amenait habituellement une disparition de la mycose.
Les anticonceptionnels hormonaux modifient la réponse immune dans le sens d'une diminution des lymphocytes T. Il en résulte un déficit relatif de l'immunité cellulaire, suffisant pour favoriser le développement de candidoses focales, déficit dans ce cas réversible.
Allergies à Candida albicans
Les manifestations allergiques de type immédiat à candida albicans sont fréquentes (certains spécialistes ont parlé de 10 à 15 % d'une population générale).
On trouve dans cette catégorie de nombreux patients atopiques, souffrant d'asthme, de rhinite ou d'urticaire. Le traitement médical de ces formes est souvent décevant.
Soins d'hygiène vitale
Il est inutile de "s'attaquer" à des manifestations candidosiques, localement et d'une manière symptomatique, si les causes lointaines n'ont pas été rectifiées :
Article d'André Passebecq extrait de la revue Vie et Action n°232.