Asthme et rhume des foins
L'asthme
et le rhume des foins présentent de nombreux
points communs. En effet, il semble que la localisation
des troubles soit leur principale différence.
C'est pourquoi ce que nous disons de l'asthme dans cette
étude s'appliquera aussi au rhume des foins.
Le terrain héréditaire est un facteur
prédisposant mais il faut rechercher toutes les
causes profondes, lointaines de l'affection. La médecine
allopathique s'est trop appesantie sur la recherche
d'une liste de substances censées causer une
allergie entraînant le déclenchement des
symptômes: les traitements qui en ont résulté
n'ont été que des cures éphémères
; ils n'ont permis, au mieux, que des rémissions
très temporaires suivies la plupart du temps
de rechutes de plus en plus graves.
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Le mécanisme et la respiration
La respiration est un processus rythmique
produit par des mouvements différents, d'origine
volontaire ou involontaire. L'état psychologique
exerce une très grande influence sur la fonction
respiratoire, à tel point que l'on peut considérer
la courbe respiratoire comme l'expression de certains
processus psychiques.
Les deux actes de notre respiration
nécessitent deux zones différentes d'action:
l'une provoquant la dilatation des alvéoles pulmonaires,
l'autre leur relâchement. Ces deux centres entraîneront
une dérégulation respiratoire unilatérale,
comme ce qui se produit chez l'asthmatique qui peut
inspirer mais non expirer aisément durant sa
crise.
Les impulsions nerveuses sont sous la dépendance
de la composition du sang (acidité/alcalinité,
présence d'hormones, de toxiques endogènes
ou exogènes, de gaz carbonique, d'oligo-éléments,...).
La régulation respiratoire est donc un mécanisme
délicat dont le bon fonctionnement ne peut être
assuré que dans des conditions précises.
Tout ce qui concourt à déséquilibrer
la formule sanguine a des conséquences immédiates
sur la respiration. Une grande attention doit être
apportée aux états catarrhaux qui sont
à la base de la plupart des maladies. Chez l'enfant
nerveux et anxieux, la persistance d'un état
catarrhal conduit souvent aux maladies de peau qui,
réprimées par les thérapeutiques
suppressives classiques, se muent en asthme et bronchite
et font le lit de la tuberculose. L'élimination
qui se produit au cours des maladies aiguës de
l'enfance est le moyen naturel le plus sûr de
défense organique ; la suppression artificielle
de ces maladies aiguës empêche la guérison
vraie et la remise en ordre du terrain.
L'élimination
est la clé de toute guérison.
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L'asthme est une forme particulière de dyspnée (trouble respiratoire) paroxistique. Il peut être:
En ce qui concerne le rhume des foins
(ou corysa spasmodique périodique ou asthme des
foins), il est, selon la théorie classique, un
catarrhe aigu des muqueuses nasales et oculaires survenant
périodiquement chez certains malades à
l'époque de la floraison des graminées
(à vrai dire, le rhume des foins peut se déclencher
à n'importe quelle période de l'année
et nous verrons pourquoi il est plus fréquent
au printemps).
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La crise d'asthme (généralement
nocturne) se traduit essentiellement par une dyspnée
rapidement angoissante. Le malade peut inspirer mais
a l'impression de ne pas pouvoir vider sa poitrine.
Il est comme spasmé en position d'inspiration.
En dehors de la crise, le malade ne présente
pas, sauf dans certains cas anciens, de troubles respiratoires
très nets.
Dans le rhume des foins, il y
a écoulement et larmoiement plus ou moins accentués,
fréquents éternuements, congestion de
la conjonctive.
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En réalité la sinusite,
la bronchite et l'emphysème sont des complications
communes de l'asthme. On peut aussi citer la tuberculose,
sans compter les multiples effets secondaires des thérapeutiques
et interventions plus ou moins nocives infligées
au patient.
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Shelton écrit :"La crise
d'asthme est une tempête toxique qui apparaît
lorsque les mécanismes d'élimination ne
sont plus capables de pourvoir à leurs fonctions".
Nous avons exposé plus haut le processus
de la maladie et nous n'y reviendrons ici que brièvement.
Insistons sur le caractère progressif de la préparation
et de l'évolution des troubles, de leur transformation
et de leur accentuation jusqu'au passage à l'état
chronique. Depuis les premiers rhumes de l'enfance jusqu'à
l'asthme, le chemin a été jalonné
de troubles divers et de traitements "préventifs"
et "curatifs" malencontreux.
L'asthme aigu se transforme progressivement en asthme chronique assorti de toute la séquelle de complications et de souffrances qui viennent s'ajouter aux difficultés croissantes du patient. Emphysème, bronchectasie et tuberculose sont les aboutissements normaux de l'asthme.
L'asthme signifie état catarrhal, mais tous les terrains catarrhaux ne donnent pas l'asthme. Il y faut une prédisposition névrotique particulière. Dans un terrain nerveux prédisposé, se greffent les conséquences de la désobéissance aux lois de la vie ; et cette constatation nous sera fort utile pour la compréhension des causes et l'élaboration du programme de soins.
L'état d'énervation (réduction de l'énergie nerveuse) résulte du stress, d'émotions, d'impulsions mal contrôlées, de soucis familiaux ou professionnels, du manque d'autocontrôle, des excès sexuels, du surmenage, du bruit, de "l'urbanite", de l'insuffisance de sommeil, de la sédentarité non compensée, de l'insuffisance d'air pur et de soleil, de la suralimentation ou de la sous-alimentation, des carences en vitamines ou oligo-aliments par suite d'une alimentation défectueuse, de l'excitation par le tabac, l'alcool, les médicaments, les drogues, les vaccins, les rayons, etc... Cet état d'énervation conduit tout droit au catarrhe gastro-intestinal par altération du pouvoir digestif, source de la plupart des troubles catarrhaux affectant nez, gorge, oreilles, poumons, yeux, organes génitaux... L'énervation aggravée par des fautes alimentaires est la base de la majorité des états pathologiques.
La déplorable habitude de gaver les bébés et les enfants (a fortiori lorsque les aliments sont inadéquats, ce qui est souvent le cas de nos jours) édifie sûrement les fondations de la maladie, quelque forme que prenne celle-ci. La soi-disant sensibilité aux protéines n'est que l'expression d'un empoisonnement ou d'une surcharge protidique chez des sujets névrotiques.
La cause immédiate du spasme des bronches peut-être une irritation des terminaisons nerveuses du nerf vague qui dessert les bronches: air froid, poussière, pollen, odeur, et dans certains cas, même l'ingestion d'eau peut irriter le nerf vague de l'estomac et, par sympathie, déclencher la crise paroxistique. De la même manière, les médicaments, certains aliments ou gaz, la mauvaise digestion occasionnent l'irritation réflexe transmise par sympathie d'un organe à l'autre.
Si les agents déclenchants étaient réellement les causes primaires et directes de l'asthme, tout le monde serait asthmatique.
La cause fondamentale est, en fait, ce qui sensibilise le système neuro-hormonal, c'est-à-dire les influences et facteurs que nous avons cités plus haut comme causes de l'énervation, qui est à la base de l'état de surcharge toxémique.
Dans l'asthme, il existe une sensibilité anormale d'un organe périphérique, l'aire ethmoïde du nez et c'est peut-être pourquoi cette zone est si fréquemment altérée par l'opération ou la cautérisation (des cornets du nez). Cette sensibilité anormale doit être considérée comme un effet de la toxémie et non comme la cause de l'asthme. Détériorer le nez et la gorge (par les médicaments ou l'opération) ne résout pas le problème.
Le fait que le rhume des foins soit
plus fréquent à certaines époques
ne contredit nullement la conception que nous défendons.
Il y a lieu, en effet, de tenir compte de toutes les
causes des troubles, que celles-ci soient en rapport
avec les facteurs extérieurs (substances allergènes)
ou avec l'état de toxémie (plus accentué,
par exemple, après l'hiver) ou avec certains
facteurs psychologiques.
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Problèmes psychologiques de l'asthmatique
L'asthmatique est un nerveux hypersensible.
Des réactions physiologiques d'états émotionnels
et affectifs peuvent influencer l'ensemble de l'organisme
et y provoquer des modifications temporaires ou durables.
Une littérature considérable a mis en
évidence l'importance de la genèse psychique
dans l'asthme et dans la manifestation respiratoire.
Dans l'asthme et le rhume des foins, la psychanalyse
a voulu démontrer l'existence de certaines bases
dans l'expérience de la petite enfance, plus
spécialement dans les relations de l'enfant avec
sa mère. Il parait certain que, dans ces deux
troubles, les facteurs physiologiques et psychologiques
interviennent simultanément, mais leur importance
relative varie avec chaque cas.
"Il est
démontré que l'on retrouve chez tous les
asthmatiques des signes névrotiques. La gravité
des crises dépend de facteurs psychiques. Il
se peut que des modifications importantes du tonus neuro-végétatif
créent les conditions favorables à l'allergie.
Quoi qu'il en soit, l'expérience nous montre
que des changements d'humeur et des états dépressifs
sont, lorsqu'il existe d'autres facteurs prédisposants,
une des conditions nécessaires au déclenchement
de la crise" (Alcan).
On peut concevoir que le conditionnement des réflexes respiratoires puisse être en rapport avec certaines impressions, ce qui expliquerait le retour des crises dans des circonstances particulières à l'individu considéré.
Pour Lichtwitz, les allergènes ne sont pas exclusivement des substances d'origine exogène ; des substances élaborées dans l'organisme lui-même peuvent également provoquer des phénomènes allergiques. Ainsi, l'irritation du nerf vague libère de l'acétylcholine et ainsi une forte émotion qui agit sur le nerf vague serait susceptible de déclencher une crise d'asthme. Selon le même auteur, les névroses se manifestent toujours au niveau d'organes particulièrement sensibles, alors que d'autres organes moins fragiles sont épargnés. Quelque soit l'organe affecté, le mécanisme est le même: spasmes au niveau des muscles lisses, dans l'asthme au niveau des vaisseaux de petit et moyen calibres, irritation de l'endothélium capillaire, modification de la perméabilité de leur paroi et gonflement oedémateux de la substance colloïdale.
Il parait donc utile de soigner, chez
l'asthmatique, le terrain somato-psychique, sans se
borner à une intervention fragmentaire qui, tout
en étant susceptible de donner des résultats
favorables, n'en reste pas moins insuffisante pour obtenir
la véritable libération d'un malade enfermé
dans "la prison de l'angoisse".
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"Tous les cas de rhume des foins
et d'asthme bronchique, sont remédiables. Cinq
ou six semaines suffisent pour un complet rétablissement
dans les cas moyens. Un petit pourcentage de cas nécessitent
plus de temps" (Shelton).
Cela vaut, bien
entendu, pour les patients traités par les soins
hygiénistes, car bien plus sombre est le pronostic
avec les traitements suppressifs classiques. Il arrive
aussi que ces traitements suppressifs causent une alternance
asthme-eczéma qui désespère le
patient et son entourage.
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Désensibilisation par médicaments
toxiques et autres interventions souvent nocives.
Accessoirement, cure d'altitude, etc...
Il est
possible qu'en réduisant les occasions de contact
avec certaines substances auxquelles le patient est
censé être allergique, on parvienne à
réduire le nombre des troubles qui sont dits
résulter de chocs anaphylactiques, mais cette
hypothèse ne contredit nullement la conception
hygiéniste.
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Corriger le mode de vie et restaurer
l'énergie nerveuse afin d'éliminer naturellement
la toxémie. Ce programme peut être schématisé
comme suit :
Un jeûne court ou plus
prolongé (sous la surveillance d'un médecin
naturopathe), suivant l'état et les possibilités
du patient ; en principe, le jeûne devrait durer
jusqu'à ce que les poumons soient exempts de
bruits respiratoires anormaux et que la langue soit
rose et dégagée des dépôts
qui l'encombrent dans la maladie. Deux à quatre
jours suffisent souvent, suivis d'une période
d'alimentation dite de désintoxication.
Dès que l'état toxémique s'est
résorbé, même partiellement, l'asthme,
le rhume des foins et toutes les autres allergies disparaissent
ipso facto. Lorsque l'asthmatique se libère de
sa toxémie, il se désensibilise et perd
son angoisse.
L'alimentation peut alors être élargie suivant les indications de la formule 60/20/20.
Tout n'est pas dit encore car des problèmes
psychologiques profonds nécessitent, pour
être résolus, un traitement particulier
à chaque cas. Mais il est remarquable de constater
que les premiers résultats favorables sont marqués
d'un retour à la confiance qui semblait
avoir abandonné le patient.
Comment réaliser
une remise en ordre psychologique profonde? L'hygiéniste
doit se doubler d'un psychologue averti.
La remise en ordre sera favorisée par la rééducation cardio-respiratoire, notamment celle qui a été préconisée par Martin de Beauce et Félix Plent, avec l'utilisation du Respirator. Fréquemment les crises cessent en deux semaines. Le déblocage cardio-respiratoire assure la qualité des résultats. La crise d'asthme peut d'ailleurs être arrêtée par un des mouvements de déblocage de la méthode Plent-Martin de Beauce.
Les résultats obtenus par la remise en ordre psychosomatique, sans interventions de médicaments anti-allergiques, antibiotiques ou autres toxiques, sans chirurgie ni procédé destructeur, sont réels, durables, exempts de rechute et de complications. Seules, quelques crises de désintoxication (syndrome de bon augure) peuvent survenir jusqu'au rétablissement complet.
Le patient rétabli par les soins
d'hygiène vitale doit toutefois éviter
les erreurs qui l'ont conduit à son état
antérieur. Une discipline de vie lui est nécessaire:
il reste prédisposé à l'asthme
ou au rhume des foins. Une existence nouvelle se prépare
pour lui s'il sait se servir de son corps et de son
esprit dans la ligne du respect des lois de la vie.
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Extrait du livre d'André Passebecq
"Traitements
naturels des affections respiratoires".