Le Portail de la Santé au Naturel
|
||
|
Chroniques La chronique de Daniel André Coenzyme Q10 versus UBIQUINOL StratĂ©gie marketing de l'ubiquinol
La coenzyme q10 est devenue si populaire qu'il serait redondant d'en faire ici une étude approfondie. Cette substance neutraceutique est également nommée ubiquinone.
Un simple petit tour sur Google et le lecteur sera vite bombardé d'informations (plus ou moins tendancieuses, d'ailleurs) à son sujet.
http://www.mr-plantes.com/2014/03/ubiquinone-avis/
Il est scientifiquement allégué, d'une manière quasi unanime, que la supplémentation en CoQ10, sous forme d'ubiquinone, améliore la fonction du myocarde. (Muscle du cœur).
Exemple : 126 patients atteints d’insuffisance cardiaque (63 % au stade III et 35 % au stade IV de gravité de la maladie) ont été traités par 100 mg de CoQ10 ubiquinone 3 fois par jour.
Chez ces patients, le taux plasmatique de CoQ10 était de 20 % inférieur aux témoins. La supplémentation, en multipliant par deux le taux de CoQ10, a permis d’améliorer de 44 % la fraction d’éjection, un marqueur très indicatif de la puissance du cœur.
La supplémentation en CoQ10 de 79 patients atteints d’insuffisance cardiaque dont 60 à un stade III de gravité, a permis d’améliorer la distance de marche parcourue sans être essoufflé. Au cours d’une étude multicentrique sur 641 patients insuffisants cardiaques suivis pendant un an, la supplémentation en CoQ10 versus placebo a réduit de moitié le pourcentage d’incidence d’œdème pulmonaire d’origine cardiaque, a diminué la fréquence des épisodes d’asthme cardiaque et la fréquence des arythmies ; le nombre d’hospitalisation a été abaissé de pratiquement la moitié. Plusieurs méta-analyses ont confirmé, en 1997, que presque tous les paramètres cardiaques sont améliorés par la prise de 200 mg à 300 mg de CoQ10 et notamment la capacité du travail cardiaque et la fraction d’éjection. (Paramètre majeur de la puissance du cœur).
NB : J’ai pu moi-même observer un certain nombre de fois la pertinence de ces allégations, en tant qu’adjuvant puissant à la thérapeutique conventionnelle.
NB2 : L’insuffisance cardiaque est une pathologie qui ne rigole pas et nécessite impérieusement une investigation médicale (État des coronaires et contrôle de la fraction d’éjection).
Ces essais furent exécutés, il faut le noter, avec la forme ubiquinoNe de la coenzyme q10 et non pas avec la version commerciale ubiquinoL. dont je vais parler maintenant, car un certain businessman japonais spécialisé dans la neutraceutique, et nommé Kanéka, a élaboré et mis sur le marché une forme réduite d'ubiquinone nommée ubiquinoL, censément plus efficace que la forme ubiquinone courante. Son argumentation "scientifique" est basée, sur le fait, certes vérifiable, que la cellule humaine n'absorbe pas d'ubiquinone, mais plutôt de l'ubiquinol. Il serait donc préférable, d’après ce point de vue, d'offrir de préférence à l'organisme cette forme réduite du coenzyme q10, (l’ubiquinol.) Bien entendu, cet ubiquinol est très concrètement plus coûteux et donc bien plus rentable que l'ubiquinone lambda, ceci d'autant que ce Kaneka a breveté sa découverte, ce qui le met à l'abri de toute concurrence.
Mais qu'en est-il cliniquement parlant ?
Il est exact que la cellule humaine absorbe préférentiellement de l'ubiquinol, et non pas forcément la forme oxydée nommée ubiquinone. (Forme la plus courante de la coenzyme q10).
Toutefois, l'affaire est fort subtile et exige une connaissance minutieuse et si possible exhaustive des processus impliqués dans cette délicate transaction physiologique.
À savoir : l'organisme convertit lui-même l'ubiquinone (la forme la moins chère de coenzyme q10) en ubiquinol, ce qui démontre dès le départ, qu’il est peu pertinent de lui offrir l'ubiquinol synthétique si coûteux, celui fabriqué en laboratoire, même si Kaneka et Co affirment que cet ubiquinol de synthèse possède rigoureusement les mêmes propriétés que celui élaboré par l'organisme lui-même. Inutile de chercher des preuves de cette dernière affirmation, elles n'existent tout simplement pas au niveau officiel.
Kaneka et ses revendeurs affirment aussi qu'avec l'âge l'organisme perd son aptitude à transformer l'ubiquinone en ubiquinol, mais curieusement les essais cliniques ne confirment pas cette "vérité" purement narrative !
D'un autre côté, si on offre, à l'organisme, cette forme de laboratoire d'ubiquinol, l'organisme la transforme aussitôt en ubiquinone (faites bien attention aux mots entre ubiquinone et ubiquinol) afin de re transformer cet ubiquinone en ubiquinol, mais cette fois-ci de l’ubiquinol issu de sa propre production. Tiens donc ! Cela prouve bien que c’est effectivement de l’ubiquinol qu’il faut à la cellule, n’est-ce pas ? Oui, mais il se trouve que le corps n'accepte que l'ubiquinol transformé PAR LUI-MÊME à partir de l'ubiquinone qu’on lui offre via l’alimentation, ou bien celui qui se vend habituellement et qui a fait l'objet d’une multitude d'études cliniques depuis longtemps, celui qui coûte bien moins cher. Vous me suivez ? Sinon, relisez bien.
C'est un peu comme si, moi, Daniel ANDRÉ, désireux de dilater mes fins de mois, je menais une étude épidémiologique sur la vitamine C, en américanisant mon nom et celui de mon institution (car on se met à genoux devant toute "étude" aux sonorités américaines), je me mettais à déclarer que la vitamine C, même à hautes doses, n'avait aucun effet thérapeutique et était même cancérigène, et que seule la forme C cédille avait un effet quasi miraculeux sur la santé.
Je serais alors distributeur exclusif de la vitamine ç et la vraie vitamine C serait alors vite détrônée dans l’esprit des consommateurs endoctrinés. Je distribuerais ma vitamine ç à travers de nombreux revendeurs qui, par leurs informations "scientifiques" sur Google, feraient de cette forme de vitamine C la véritable référence en matière de supplémentation en acide ascorbique. De l’argent, il en faut tellement pour vivre !
La forme d'ubiquinol élaborée en laboratoire (Par Kaneka et C°) n’'intéresse apparemment pas l’organisme ! Sans doute ne s'agit-il pas, pour lui, de tout à fait la même substance, quoi qu'en disent mercantilement les intéressés.
Les cardiologues japonais et bien d’autres d’ailleurs, prescrivent toujours la forme ubiquinone de la coenzyme q10. Chez eux, elle fait partie notamment du traitement standard de l'insuffisance cardiaque.
À noter que les doses prescrites sont, en général, de 100 mg à chaque repas. Les doses inférieures ne sont suggérées qu’à titre éventuellement préventif, ceci d'autant que la coenzyme q10 est peu biodisponible, une bonne partie étant perdue dans les intestins, sauf à la prendre avec de la pipérine et, de toute façon, avec un repas contenant des matières grasses.
Les disparités de prix sont assez étourdissantes. À titre d’exemple, j’obtiens, personnellement, mon ubiquinone avec pipérine, 120 gélules de 100 mg pour 10,31 euros. On peut trouver la même chose (sans la pipérine) pour 5 ou six fois plus cher si on n’est pas au courant des prix. Quant à l’ubiquinol, il est allégoriquement au prix du caviar.
Tout esprit éclairé aura donc compris que la forme commerciale d'ubiquinol est un produit marketing vendu en exclusivité par la société Kaneka à travers de nombreux distributeurs, que M. Kaneka a réussi à convaincre une multitude de ces revendeurs peu formés en physiologie ou davantage intéressés par l’approche financière du produit, si bien qu' une grande foule de rédacteurs d'articles sur la supplémentation alimentaire ( c'est-à -dire les revendeurs en question) répercutent les informations prismées de source Kaneka, et qu'en conséquence la majorité des consommateurs est convaincue que ce qu'il leur faut, c'est de l'ubiquinol de synthèse. Le commerce de la supplémentation alimentaire (neutraceutique) peut être emprunte d'un esprit tout aussi mercantile que celui de big pharma, car les deux formes rapportent des fortunes à donner des complexes à oncle Picsou ! On ne peut être méfiant vis-à -vis de ces produits que moyennant d'être bien informé ; or l'information ne vient pratiquement que des revendeurs via leurs « études » sur Google. Il est opportun de plutôt se référer à des travaux universitaires sérieux. (Hélas, tous en anglais).
De nombreux spécialistes intègres et compétents ont beau crier que préférer l'ubiquinol à l’ubiquinone est une aberration scientifique, la séduction a si bien fonctionné qu’elle est promise à un avenir radieux. Certes, il n'y aucun danger à consommer de l'ubiquinol, mis à part une perte économique pour le consommateur, mais alors qu'il dépense volontairement son argent en connaissance de cause.
Il en va de même, bien entendu, pour d'autres produits, par exemple de nombreux distributeurs de suppléments alimentaires (Suppléments alimenteurs ?) affirment que seule la forme R de l'acide lipoïque possède une réelle efficacité thérapeutique ; alors que tous les essais cliniques positifs furent conduits avec la forme S de cet acide (la moins chère).
Pour plus d'informations, pour ceux qui déchiffrent l'anglais, voir sur Google : Ubiquinol scam.
DanielANDRÉ Novembre 2014.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Inscription
dans l'annuaire des praticiens de médecines alternatives Proposer
un site Copyright © 2000-2024 Naturosanté |