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Chroniques L'Ayurvéda, L'Art d'Etre - D. S. GUINOT L'art de se nourrir - 3ème partie
Les Six Saveurs ou Shat Rasa
Vous l’avez deviné, dans l’art de se nourrir l’Ayurvéda est maître… La science des 6 saveurs ou Shat Rasa en est une preuve exemplaire, tant par la simplicité de cette logique, de son impact et importance sur tout notre métabolisme. La science des 6 saveurs découle également du concept des 5 éléments (Pancha Bhutas). Les 6 goûts sont énumérés comme suit :
Notre corps, comme nous le savons, est composé d’une grande partie d’eau. En Ayurvéda, cet élément, aussi appelé Jala en Sanskrit, possède de nombreux fonctions tant au niveau physiologique que psychologique. Mais celui qui nous intéresse ici se situe dans un de nos organes de sens, j’ai nommé la langue. C’est là , dans notre bouche, que la digestion commence… C’est pourquoi il est essentiel de bien mâcher sa nourriture, de ne pas regarder la télévision en mangeant par exemple, pour faire que cette étape se passe bien. En effet, c’est grâce à l’élément Eau, présent dans notre bouche sous forme de salive, que nous pouvons ressentir les substances que nous mettons dans notre bouche et décider si nous voulons les manger ou pas ! C’est grâce à jala que nous pouvons différencier et identifier les différents goûts présents dans notre nourriture. En fonction des goûts présents dans notre alimentation, nous allons soit accepter ou rejeter la nourriture consommée. La loi du hasard n’existe pas non plus au niveau des goûts vers lesquels nous allons être le plus attiré (le hasard existe-t-il d’ailleurs ?...), et le praticien ayurvédique utilise vos attirances et aversions afin de pouvoir déterminer avec plus d’exactitude votre constitution du moment. En général, nous préférons tous les 3 premiers goûts, je nomme le doux, l’acide et le salé. A juste titre, la Nature nous attire vers ce qui est bon pour nous. En effet ces saveurs là sont nutritives, vont aider à construire nos tissus corporels et nous apporter du plaisir et de la satisfaction. Nous retrouvons ces propriétés surtout dans le goût sucré ou doux. La nature va par contre donner un goût amer, piquant ou astringent aux substances qui peuvent nous assécher et réduire nos tissus. Nous citerons ici un des principes de base ayurvédique (et loi universelle) qui dit que les semblables s’augmentent et s’attirent entre eux, et les opposés se pacifient, se diminuent. Par l’observation de la Nature, nous pouvons trouver notre équilibre, et non pas en travaillant contre elle. J’ai toujours pensé que le meilleur maître que nous puissions avoir c’était Elle.
Une autre loi qui ne doit rien au hasard non plus, est l’ordre dans lequel ces goûts sont cités dans les textes classiques ayurvédiques. La première étape de la digestion est dominée par la présence de l’élément eau, comme nous l’avons vu, d’abord dans la bouche puis dans l’estomac. Notre corps possède une intelligence qui, si nous nous conformons à elle, permet à nos fonctions physiologiques de rester équilibrées. Lorsque nous débutons un repas par le goût doux/sucré ou neutre, c’est comme si nous envoyions un message par le biais de nos papilles à nos enzymes, ou « ayurvédiquement » parlant à kledaka Kapha (la forme d’eau présente dans l’estomac), lui demandant d’être sécrétée afin de permettre à la digestion de commencer. Puis l’acide et le salé envoie le message à Pachaka Pitta ou la forme de feu installée dans l’intestin grêle de s’accumuler et ainsi de suite, jusqu’au goût astringent finissant la digestion dans le côlon, avec la prédominance de Apana Vayu, la forme d’air présente là , afin de permettre la digestion des particules nutritives les plus subtiles, composées d’air et éther (et d’éliminer les déchets, restants non-digestes de notre nourriture). Si l’on veut alors avoir une digestion équilibrée, il est essentiel de consommer ces goûts dans cet ordre, selon l’Ayurvéda. Un repas ayurvédique idéal est donc composé de la sorte :
Il est essentiel pour notre bien-être digestif, de retrouver ces « Shat rasa » dans chacun de nos repas, y compris le petit-déjeuner. Pour construire notre corps, nous avons besoin principalement d'une nourriture principalement neutre (ou sucrée) et acide. Ce sont en effet, les saveurs les plus nutritives. Elles sont composées essentiellement des éléments Eau et Terre pour le sucré, et de Feu et de Terre pour la saveur acide. Notre corps, selon l'Ayurvéda est également composé principalement des éléments Eau (jala) et Terre (prthvi) que nous retrouvons dans les principaux tissus du corps, tels que la lymphe, les muscles, la graisse ainsi que les os. En partant du principe cité plus haut, les semblables s'augmentent, nous comprenons pourquoi ces saveurs sont les plus nutritives/constructives pour nous. Puis nous trouvons une plus petite quantité de salé dans notre alimentation mais toujours assez importante, avec le sel bien sûr, mais aussi les poissons, les fruits de mer et algues. Le goût salé est composé selon l'Ayurvéda des éléments Eau et Feu. Alors que les goûts amers, piquants et astringents sont moins communs dans les aliments. On les retrouve en effet dans certaines plantes digestives comme la gentiane pour le goût astringent, dans les épices pour le goût piquant (mais également les autres) et certains légumes verts pour le goût amer comme les épinards. Ces saveurs sont composées des éléments plus légers (Feu, Air et Ether). En comparaison des éléments plus denses tels que l'Eau et la Terre, notre corps est composé d'une partie plus infime de Feu - tejas (notre feu digestif par exemple), d'Air - vayu, et Ether - akasha (espaces vides du corps). Nous en avons donc moins besoin. Il est donc normal de consommer en plus grandes quantités les saveurs salées, acides et salées. Consommer trop de goût piquant par exemple pourrait rompre l’équilibre de nos propres éléments, en nous donnant trop d’élément Feu (que nous avons en petite quantité proportionnellement). Mais, nombreux sont les régimes alimentaires dans lesquels nous retrouvons une forte prédominance des goûts sucrés, acides et salés. Ces saveurs dominantes créent immanquablement un déséquilibre dans la formation de nos tissus, par notamment un excès de graisse, et notre état mental. Etant les plus nutritifs, ils sont également les plus lourds à digérer. Sur le long terme, un régime alimentaire basé sur ces trois saveurs aura pour résultat de supprimer notre feu digestif, Agni, et de créer des toxines, premier processus de la maladie selon l’Ayurvéda. Alors, retrouvez le plaisir de découvrir de nouveaux goûts, retrouvez le plaisir de retrouver les épices. Donnez du piquant à vos repas ! Delphine Guinot http://shaktima-ayurveda.com
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