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Le portage de bĂ©bĂ© (suite)    

Avantages pour la mère

Dans la vie courante où l'enfant n'est pas porté, la mère vit "à côté" de son enfant. L'enfant porté vit "avec sa mère". Une différence fondamentale.

Une mère qui ne porte pas son bébé et qui veut jouir de sa présence, de sa chaleur, de son odeur est obligée d'interrompre son activité pour s'octroyer ce plaisir, cette joie, ce besoin. C'est presque comme un passe-temps. Elle est obligée de travailler plus vite, de mieux planifier ses activités. Elle doit surveiller l'heure afin de perdre le moins de temps possible avec son enfant car le repas doit être prêt, la commande passée au boucher, la lessive suspendue, les chaussures bien propres etc.

En fin de grossesse, l'enfant et la mère forment une entité à part entière. Dans la vie, l'accouchement est un acte normalement très rapide. Le portage commence dès la naissance de bébé. La mère et l'enfant ne subissent pas le choc de la séparation brutale prématurée, cause fréquente de la dépression post-partum.

Lorsqu'une mère promène son bébé dans une poussette nous pouvons considérer qu'il y a deux corps et deux personnes. Une mère qui porte son enfant forme un corps mais il y a deux personnes. La période extra-utérine suit avec douceur la période intra-utérine. Le Bien-être qui découle de ce fait est très concret :

- l'enfant porté pleure très rarement : source de bien-être et de sécurité incommensurable. Bien-être aussi pour l'entourage du bébé

- les besoins du bébé sont directement perçus par la mère : gain de temps précieux. Plus besoin du rituel : "pleurs, cris, interpellation, patienter, aller vers lui, s'accroupir pour le soulever, renifler, passer le doigt dans le lange, tapoter le dos pour lui faire passer un rot éventuel, sentir s'il n'a pas trop chaud ou trop froid ... et enfin trouver les mesures nécessaires pour le soulager.

Par exemple, lorsque bébé a faim, il commence à tourner la tête latéralement entre les seins ou entre les épaules, en même temps il tend les jambes. Maman sait qu'il a faim, elle peut le faire éventuellement patienter un tout petit peu par des paroles douces compréhensibles pour le petit, ou le mettre directement au sein car certains portages permettent d'allaiter sans se séparer du bébé.

Si bébé recroqueville les genoux et tend le dos, c'est qu'un besoin urgent se fait sentir. La maman a le temps de vite retirer l'enfant du portage et tenir le bébé au-dessus de la toilette ou d'un pot posé dans l'évier ou dans la nature pour lui permettre de faire son besoin. Que de lessives épargnées ! L'enfant reste toujours au sec et propre. Les bébés portés sont souvent très rapidement propres. Ceci peut être lié d'une part à cette habitude mais également à la maturation plus rapide du système nerveux qui se fait par le portage.

- l'enfant porté et allaité régurgite très rarement. Si ce besoin se fait sentir, il l'élimine aisément puisqu'il est porté souvent debout et balancé.

- Les activités de la maman se réalisent beaucoup plus rapidement. En découle un sentiment de plénitude et de succès.

- maman porteuse jouit en permanence de la présence chaleureuse, odorante et bruyante de son petit.

- maman porteuse sent son bébé en sécurité. S'il dort dans une chambre éloignée d'elle, bien calme, l'envie souvent s'empare d'elle d'aller voir si tout va bien, s'il respire encore. Il n'y a apparemment pas de mort subite du nourrisson chez les bébés portés.

Lorsque bébé s'endort sur elle, maman sent la détente corporelle et la lourdeur de la tête qui s'installe. Elle sent chaque respiration qui se fait. Symbiose totale.

 

L'apprentissage de l'autonomie commence dès les premiers jours de la vie. Au début, mère et enfant sont enlacés tendrement (ou père ou grande soeur ou grand frère et enfant... ). Au fur et à mesure que l'enfant grandit, il s'écarte du porteur. Lorsque l'enfant a besoin de sécurité, il se rapproche du porteur qui ressent ce besoin et peut l'entourer de ses bras pour répondre à ce besoin. Le processus d'autonomie est un apprentissage corporel. Apprentissage qui suit la loi de la pesanteur car comme l'enfant augmente de poids, il devient nécessaire et agréable de se séparer progressivement de lui. Soulagement aussi pour le porteur. Cette autonomie corporelle se fait très rapidement chez l'enfant porté ; les deux êtres ayant eu leur compte de contact corporel, cette nostalgie ne se fera pas sentir plus tard lorsque l'enfant devra être tout à fait autonome. C'est d'ailleurs plus souvent la maman qui aura de la peine à lâcher son enfant qui prendra son envol.

Si l'enfant a pratiqué le ballon dès ses premiers jours, une ambiance totale de sécurité s'installera car la maman sait que son enfant sait (le corps sait). Bien-être et confiance s'installent. Le problème se pose lorsqu'une personne craintive et angoissée s'approche de l'enfant ; celle-ci peut transmettre une insécurité inconsciente chez l'enfant. A ce moment, il vaut mieux s'approcher de l'enfant pour le protéger ou écarter la personne dangereuse. Notre fille à 10 mois montait et descendait seule une grande volée de marches d'escaliers. Folie pure rétorqueraient certains ! Aucune crainte ne s'est jamais emparée de moi mais dès qu'une personne étrangère s'approchait de ce lieu, je me précipitais pour être le garde-fou.

A mon avis, le portage constitue le meilleur moyen de communication entre adulte et enfant. Le porteur et l'enfant vivent en symbiose. Cet état permet de répondre à ses besoins fondamentaux pour bien s'épanouir : sécurité, tendresse, chaleur, toucher, présence. L'enfant dans la vie, distinguera aussi plus facilement l'essentiel de l'accessoire et de l'inutile.

Article de Yolande Buyse écrit dans la revue Vie et Action