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Le citron    

Le citronnier est une rutacée (citrus limonum) originaire de l'Inde, mais depuis longtemps acclimatée autour du bassin méditerranéen et dont le fruit -le citron- jouit d'une grande renommée.

En Hindoustan, son berceau, le citron s'appelait neemoo ou leemoa. De ce nom dériva le sanscrit nimbooka et le persan limoun. Les conquérants grecs le baptisèrent kitron que les latins transformèrent en citrus. De nos jours, les italiens le nomment limone, les espagnols limon comme dans le vieux français, les anglais lemon et les allemands zitrone.

Origine et expansion

Nées au pied de l'Himalaya, les diverses variétés de citron intéressèrent les cueilleurs hindous des temps préhistoriques. puis voyageurs et guerriers les introduisirent en Perse et en Médie où les agriculteurs surent les acclimater et même améliorer peu à peu leurs qualités.

Plus tard, captifs dans Babylone, les Hébreux les apprécièrent fort et même leur donnèrent une place d'honneur dans leurs fêtes religieuses. Par eux, les citrons pénétrèrent en Asie Mineure, en Crête, en Palestine, en Egypte, enfin en Grèce et en Italie du sud.

Au fur et à mesure de leurs conquêtes, certainement les arabes contribuèrent à l'expansion des pommes de Médie (selon l'appellation de Théophraste) dans le bassin méditerranéen, par exemple en Tunisie, en Algérie, au Maroc, en Espagne et chez son voisin le Portugal, en Provence, en Italie méridionale, en Sicile, etc.

En bref, bien que connus au début de notre ère dans l'Egée et la Grande Grèce, les citronniers ne furent cultivés autour de la Mare Nostrum que vers le quatrième siècle et plus largement après le dixième siècle et les croisades.

Il est sûr que, dès les premiers temps, les citrons plus que leurs soeurs les oranges, connurent un net succès auprès des méridionaux qu'assoiffent les étés, auprès des gourmets et finalement des médecins.

L'opinion des anciens

Très tôt, les citrons furent considérés comme une sorte d'or végétal, parent de l'or apollonien qui guérit. En conséquence, ils étaient capables d'inhiber les venins et autres poisons pourvu qu'on en consommât suffisamment. Ainsi pensait Virgile en écrivant ses Georgiques. Il est difficile d'accepter cette assertion.

Avicienne puis Porta conseillèrent le jus de citron comme cordial, Amatus Lusitanus comme diurétique, Sainte Hildegarde l'utilisait contre la fièvre,Silvaticus contre les vers. Au Moyen Age, il passa pour éviter les vomissements et guérir les ictères.

Chaque siècle semble avoir découvert des vertus nouvelles aux feuilles, aux fleurs et aux fruits du citronnier. Le nôtre n'échappe pas à cette vieille règle. En fait, la pharmacopée actuelle vérifie souvent les propriétés merveilleuses que les anciens attribuaient.

Les différentes variétés

Le citrus est une rutacée (ou auriantacée ou hespéridée) qui admet plusieurs variétés, toutes intéressantes à des degrés divers, mais qui n'ont rien à voir avec les fruits d'or du fameux jardin des Hespérides gardé par un dragon que tua Héraklès pour son Onzième Travail.

Assez semblable à l'oranger comme aspect, mais souvent plus petit, le citronnier a des branches souples, une écorce verte et épineuse, des feuilles vertes persistantes et odoriférantes, des fleurs blanches parfumées, à pétiole non ailé et lavées de rouge, des fruits dorés plus ou moins gros.

Parmi les variétés usuelles, nous trouvons :

Composition chimique

La composition de l'huile de zeste de citron et celle du jus dépend beaucoup de l'espèce, du mode de culture et de l'année.

En moyenne, pour 1 litre de jus frais, on admet :

Sels minéraux et oligo-éléments

Le jus de citron contient divers éléments minéraux très utiles pour reminéraliser l'organisme, l'alcaliniser si nécessaire et pour catalyser des processus biochimiques. En plus du calcium et du sodium déjà cités, on trouve du phosphore, du silicium, du cuivre et du manganèse qui renforcent l'action des vitamines, favorisent les oxydo-réductions et stimulent coeur et neurones.

Action de l'acide citrique

L'acide citrique (acidum citricum du Codex) est extrait de divers fruits et légumes et surtout des citrons. On le précipite des jus par le carbonate de calcium. Le citrate de calcium obtenu est traité à l'acide sulfurique qui libère l'acide citrique, acide organique faible. De plus en plus, on tend à l'obtenir par synthèse industriellement. A l'état solide, il se présente sous forme de cristaux incolores, volumineux, cassants, très soluble dans l'eau, l'alcool à 95° et la glycérine.

L'action de l'acide citrique pur, isolé du citron ou synthétique, ne se compare pas à  celle du jus frais naturel qui le contient. Ce dernier, grâce à sa complexité et ses catalyseurs, a une valeur médicinale très supérieure. Cependant, et c'est regrettable, le premier plus facile à conserver et à manipuler, est un additif autorisé sous certaines conditions, dans la préparation de vins, de liqueurs, de confitures, de marmelades, de sodas, de pruneaux, etc. soit pour améliorer le goût, soit pour les conserver.

L'huile essentielle de citron (HE)

Le zeste pressé à froid abandonne une huile essentielle odoriférante, jaune pâle, densité de 0.857 à 0.861, soluble dans l'alcool à 95 ° et qui contient des terpènes (95 % : camphène, limonène, phellandrène, pinène, sesquiterpènes, etc.), du citral et citronellal (6 à 8 %), du linanol, des acétates de linalyle et de géranyle, des aldéhydes, du camphre de citron, etc. Il faut quelque 3000 citrons pour abtenir un kilo d'essence de citron.

On appelle essence de petitgrain, l'huile essentielle obtenue par distillation des feuilles, des fleurs et petites tiges des citrus et de petits fruits. C'est elle qui parfume les infusions de fleurs et de feuille de citronnier. A ne pas confondre avec l'huile essentielle provenant du zeste des citrons.

Action alcalinisante du citron

A la bouche, les citrons donnent une impression de forte acidité. De ce fait, on risque de les accuser d'acidifier dangereusement l'organisme. C'est une erreur. Les radicaux anioniques qu'ils renferment sont rapidement oxydés au cours du chimisme d'asssimilation et transformés en gaz carbonique, en bicarbonates ou en carbonates basiques de sodium ou de ccalcium. Par ce type de réactions, les citrons se comportent, en définitiven comme des alcalinisants faibles, un peu moins que le raisin ou l'orange, mais un plus que le cynorrhodon, la carotte ou la betterave.

Ils sont donc à conseiller chaque fois qu'un individu s'acidifie par une mauvaise alimentation, par exemple par des abus de viandes d'où l'intérêt de citronner ces dernières.

Le citron et la cuisine

Le citron et la beauté

Le citron a place dans diverses préparations de beauté. Par exemple, l'Eau du Portugal s'obtient en versant dans un litre d'alcool à 45°, 4 grammes d'essence de bergamote, 25 grammes d'essence d'écorce d'orange et 12 grammes d'essence de citron. L'eau des bayadères, qui embellit le teint et atténue les taches de rousseur, est formée d'un litre d'alcool à 85°, d'un gramme d'essence de romarin, 10 grammes d'essence de bergamote, 10 grammes d'essence de citron, 3 grammes d'essence de néroli et 3 grammes de baume de tolu. L'eau pour bébé contient, par litre d'alcool à 36°, 3 grammes d'essence de citron, 3 grammes d'essence de romarin, 3 grammes d'essence de néroli et 3 grammes d'essence de bergamote.

L'essence de citron intervient dans divers parfums complexes dont les formules sont tenues secrètes par les parfumeurs.

Le citron pour éloigner les insectes

Mettre entre les linges dans les armoires, des zestes bien secs de citron, de mandarine et d'orange. Ces parfums comme celui de la lavande, éloignent les insectes. Un citron pourri, sur le sol, éloigne les fourmis.

Le citron et les travaux ménagers

Les ménagères savent depuis longtemps éliminer les taches d'encre ou de fruits ou de légumes sur les doigts en les nettoyant avec du jus de citron. Même opération avec des rondelles de citron salées pour frotter un lavabo sali. sur le linge blanc, la rouille ne résiste pas à l'action d'une rondelle de citron placée entre deux morceaux de tissu et pressée par un fer à repasser chaud.

Le marbre blanc reprend un bel aspect quand on le frotte avec un citron et qu'on passe ensuite un linge fin quelque peu huilé.

De même, avec une rondelle de citron, on frotte les bijoux d'argent, puis on les rince à l'eau chaude et enfin on les sèche à la peau de chamois. Même opération avec les cuivres recouverts préalablement avec du gros sel.

Le citron et la santé

Parmi les nombreuses applications du citron en phytothérapie, voici les plus courantes : acné, aérophagie, angine, aphtes, artériosclérose, cellulite, problèmes circulatoire, dents déchaussées, diarrhées, digestion difficile et manque d'appétit, fièvre, ictère, jaunisse, gerçures des mains, mauvaise haleine, mal de mer, migraine, nausée, crise de nerfs, ongles fragiles et cassants, otite, palpitations, piqûres d'insectes, plaies, diurétiques, rhumatismes, rhume, scorbut, spasmes nerveux, stomatite, syncopes, taches de rousseur, vers, verrue, vomissements, yeux (blépharite).

Plus énergique que la phytothérapie, l'aromathérapie est utilisée avec précaution. Ici elle met en jeu l'essence du péricarpe des citrons verts plus riches que les mûrs. Applications : aérophagie, anémie, anémie, ascite, convalescence, dartres, déminéralisation, diarrhées, digestion lente, épidémies, fragilité capillaire, furoncles, grippe, hyperacidité stomacale, hyperviscosité sanguine, inapétence, lithiase biliaire, paludisme, rhumatisme, scorbut, tuberculose pulmonaire, varices verrues.

Conclusion

Feuilles, fleurs, fruits et zeste du citronnier sont fort utiles pour défendre la santé. En particulier, le citron est un condiment précieux qui, pour les dyspeptiques (digestion difficile) remplace avantageusement le vinaigre, flatte le goût, nourrit, vitamine, minéralise l'organisme et purifie le sang. Bien qu'on ne doive pas le considérer comme une panacée capable de vaincre sûrement la majorité de nos maux, son usage courant, hors de tout excès, améliore le chimisme cellulaire et accélère l'élimination des poisons par les urines.

Les convalescents, les anémiques, les rhumatisants et les cardiovasculaires lui devront une amélioration de leur état et parfois une guérison, plus sûrement qu'avec bien des drogues. Ainsi, dans les crises de rhumatisme, il surclasse de beaucoup, et san,s inconvénient, le classique salicylate de sodium.

Tout cela est certain, à condition de répartir raisonnablement les quantités au cours de la journée, de ne pas en abuser (un citron par jour ordinairement, au plus 10 dans la période maximale d'une cure, sauf avis médical et de choisir des fruits de qualité non forcés par les engrais chimiques ou par l'arrosage et non traités aux insecticides.

Bibliographie :

Encyclopédie de naturopathie du Pr Raymond Lautié

Dictionnaire pratique de la diététique du Dr Eric Ménat

L'herboristerie de Patrice Bonneval

L'aromathérapie exactement.