La prostate (2/2)
La prostate et ses troubles
Selon les statistiques récentes, environ 60% des hommes âgés de 60 ans souffrent de prostatite (aiguë, chronique ou cancéreuse). L'âge de la prostatite semble être de plus en plus précoce ; à partir de la trentaine, ce mal commencerait à sévir.
S'agit-il d'un problème ponctuel ?
La prostatite se prépare de longue date. Ce n'est pas un accident immédiatement et définitivement réparable, "guérissable". Des mesures d'hygiène vitale sont à mettre en oeuvre avec sérieux et persévérance, dès la puberté (et même avant) jusqu'à ... la limite de la vie. Il est vrai qu'en même temps, la santé générale en sera largement favorisée.
Les troubles prostatiques
Dès que la prostate s'enflamme
et s'hypertrophie (prostatite aiguë, adénome),
elle gêne ou empêche le passage de l'urine.
Le flux urinaire devient moins puissant, jusqu'au stade
où ce débit se réduit progressivement
au "goutte à goutte" puis à
l'interruption totale (rétention urinaire), avec
douleurs locales (sensation de brûlure) et même
remontée de l'urine parfois jusqu'aux reins,
ce qui peut entraîner des complications diverses
(l'urémie dans les cas graves). On note aussi
une réduction de la qualité du sommeil.
Au début, l'incontinence peut être sporadique,
avec distension du bas-ventre, constipation, perte de
poids et d'appétit, sécheresse de la bouche,
difficulté d'érection pénienne,
réduction du désir génital, douleurs
locales après rapport sexuel...
La prostate
hypertrophiée devient fréquemment cancéreuse,
en particulier si l'alimentation est défectueuse.
Environ 20% des hommes de plus de 60 ans en seraient
atteints.
Prostatite aiguë
Elle peut apparaître sans risques
prémonitoires objectifs, au cours d'une maladie
infectieuse banale ou à la suite de la formation
d'abcès, par exemple dans la blennorragie. Il
y a fièvre avec frissons. L'état général
est défectueux. Des douleurs apparaissent dans
la région du périnée, notamment
au cours de la miction ou de la défécation.
L'antibiothérapie peut donner une régression
rapide des troubles mais il peut également se
former un abcès, dont la rupture se fera dans
l'urètre, le rectum ou les fosses ischio-rectales.
La rémission (guérison apparente) est
fréquente si l'évacuation urétrale
ou rectale a été complète. Toutefois,
l'ouverture dans le rectum peut être à
l'origine de fistules entraînant une infection
vésicale continue grave. D'ailleurs, les phlegmons
qui se forment autour de la prostate sont souvent graves
et parfois mortels. Il faut compter aussi avec les suites
de l'antibiothérapie : troubles digestifs, altération
de la flore intestinale avec réduction des défenses
immunitaires générales...
L'intervention
chirurgicale, avec l'antibiothérapie et les antalgiques,
peut être infligée au patient.
Les
risques peuvent être réduits, dans certains
cas, si un jeûne est instauré sous direction
médicale (naturothérapique): abstention
totale d'aliments sauf d'eau, avec adjonction d'un traitement
au chlorure de magnésium (si cette substance
est bien tolérée). Il s'agit là
d'une intervention médicale mais à visée
naturothérapique.
Prostatite chronique
Des infections peuvent s'installer à
la suite de la blennorragie ou d'une forme aiguë
de prostatite, incorrectement traitée. Indépendamment
des troubles de la miction (besoin d'uriner fréquemment)
avec douleurs sourdes, sensation de corps étrangers
dans la région du rectum, écoulements
prostatiques au cours d'évacuations rectales,
poussées congestives ou successives (prostatisme).
Le traitement allopathique est le même que pour
les formes aiguës. La chirurgie et les dilatations
peuvent également être tentées.
En naturothérapie, le pronostic est généralement
favorable, à condition que les causes profondes
soient rectifiées et qu'un mode de vie sain soit
instauré. Nous y reviendrons plus loin.
Lorsque
les soins sont incorrects, la prostatite aiguë
peut laisser la prostate endommagée, avec évolution
possible vers l'hypertrophie de la glande. La prostatite
chronique peut régresser assez rapidement grâce
aux soins d'hygiène vitale. Cependant, d'autres
complications sont possibles : hématurie (saignements),
dégénérescence cancéreuse,
si les soins naturels sont insuffisants.
Nota : il peut y avoir tuberculose de
la prostate et des vésicules. On trouve alors
des bacilles de Koch dans l'écoulement urétral
ou dans les urines émises immédiatement
après un massage prostatique. Le traitement allopathique
est celui des autres formes de tuberculose. La chirurgie
intervient dans certains cas.
En naturothérapie,
certains médecins n'évitent pas toujours
les antibiotiques mais l'essentiel est de recourir aux
mesures naturelles fondamentales : alimentation
saine, légère, à prédominance
crue, jeûne court répété
; vitalisation générale par les exercices
oxygénants et la vie au grand air ; réduction
du stress par une meilleure gestion de la vie émotionnelle.
Cancer de la prostate
Causes de cette situation.
D'une
manière générale, l'inflammation
d'une zone quelconque du corps peut évoluer vers
la malignité. Cette évolution est favorisée
par des facteurs co-cancérigènes : tabac,
café, alcool, drogues et médicament, chimie
agricole et alimentaire, nitrosamines, rayonnements
ionisants...
Fréquemment, nous rencontrons
des hommes chez qui l'évolution a été
silencieuse, sans attirer l'attention du patient. "Cela
passera, ce n'est pas grave, simplement un trouble passager...".
Les signaux avertisseurs ont alors été
négligés. Quand les problèmes deviennent
plus importants, il peut être très tard
mais non toujours trop tard, heureusement. La question
qui se pose alors est :"Faut-il opérer ?".
Etudions plus à fond les causes de cette situation,
avec les conditions d'une possible évolution
régressive.
"Rechercher la cause et
la cause de la cause" (Hippocrate) qui peuvent
être : excès sexuels, anciennes maladies
vénériennes, suralimentation, excitants
alimentaires; sédentarité excessive, excès
de certains sports (cheval, bicyclette ...), station
assise prolongée (en automobile, par exemple).
Cancer de la prostate : incertitude
L'évolution cancéreuse
peut survenir d'emblée ou résulter d'une
dégénérescence d'un adénome
banal. Les débuts sont sournois puis interviennent
des signes généraux de prostatisme avant
induration et épaississement rigide de la partie
de la glande située en arrière du canal.
Dans un tiers des cas, apparaissent des adénopathies
inguinales. Le taux de phosphatases alcalines tend à
l'élever au-dessus de 13 unités Armstrong
ou de 5 unités Bodanski dès qu'il existe
des métastases osseuses.
Le pronostic en
médecine allopathique est celui d'une amélioration
considérable depuis l'emploi des oestrogènes,
mais avec des troubles iatrogènes propres à
ces hormones. La chirurgie intervient également,
avec les rayons etc. Rares sont les "guérisons".
En naturothérapie, le traitement est celui des
autres cancers (à instaurer par un médecin
naturothérapeute) : jeûne, alimentation
crue instinctive et vivante, suppression des produits
laitiers, hygiène générale et médecine
de l'habitat, exercices oxygénants, suppression
des drogues et toxiques, remise en ordre profonde des
facteurs émotionnels. Des traitements spéciaux
sont proposés par des médecins alternatifs,
spécialement contre certaines formes de cancers.
Des rémissions ont pu être constatées.
La prostatectomie est-elle indiquée dans le cancer de la prostate ?
La preuve n'en a pas encore été apportée clairement. Une évaluation par une équipe médicale suédoise est restée très dubitative. Le taux de mortalité s'est révélé étonnamment faible : plus de 80% des décès ont été dus à d'autres causes que le cancer de la prostate. L'importance de la croissance tumorale locale dans la prostate, au moment du diagnostic, a été annonciatrice de la progression de la maladie mais non de la mortalité. Des études complémentaires doivent être poursuivies pour savoir si l'ablation chirurgicale radicale de la prostate affecte l'évolution du cancer de la prostate au début, en donnant un net avantage de survie. Tant qu'un effet de ce genre n'aura pas été prouvé, ce procédé chirurgical devra être considéré comme expérimental. Le dépistage du cancer de la prostate suivi du traitement radical (ablation chirurgicale) au stade de début, reste une conduite discutable qui pourrait faire plus de mal que de bien. (D'après la revue anglaise Lancet).
Techniques vitales
1 - Alimentation et diététique des prostatites
Il s'agit d'éviter une opération
(ablation de la prostate, voir plus haut). En premier
lieu, jeûner totalement plus ou moins longuement
pour permettre la réduction de l'hypertrophie
en suivant les conseils d'un médecin naturothérapeute,
puis adopter un régime cru pendant plusieurs
semaines. Retour progressif à une alimentation
très légère, exempte d'excitants.
Réduire ou supprimer totalement les produits
laitiers ainsi que les aliments contenant du gluten
(produits à base de blé, seigle, orge,
avoine ...) pour donner la priorité aux produits
sans gluten (riz, maïs, châtaigne, pomme
de terre, quinoa, millet, graines germées ...).
Suppression du tabac, de l'excès de sel, des
boissons alcoolisées y compris la bière,
du café, des médicaments, des drogues
et de toutes les substances dites excitantes ou aphrodisiaques.
Aliments conseillés (aliments provenant
de cultures saines et orthobiologiques): citron, graines
de courges, pollen
frais, oeuf, poissons gras, légumes (à
prendre avec mesure car tout excès de nitrates
et nitrites est contre-indiqué), algues,
graines germées,
spiruline ou chlorella, etc. Décoction de fruit
de cyprès.
Compléments diététiques
pour la prévention ainsi qu'au cours du traitement
des prostatites : vitamines
A, complexe B, spécialement la vitamine B6, la
vitamine C (100-5000 mg), la vitamine E (600 ui), magnésium,
zinc (voir plus haut), acides gras insaturés.
2 - Exercices physiques et relaxation fréquente :
Exercice physique sous forme de marche
et de respiration profonde, entrecoupées de séances
en position couchée : gymnastique de relaxation
ou le T.E.V. -Training d'Expansion Vitale- qui apporte
beaucoup grâce aux exercices en position couchée
mais aussi à la partie debout. Non seulement
le rachis peut ainsi être plus facilement normalisé
mais encore l'oxygénation et la circulation du
sang et de la lymphe sont accélérées,
ce qui représente un des aspects essentiels de
la nutrition de la prostate et des structures voisines.
Le TEV peut être complété par des
séances d'ostéopathie, notamment aux niveaux
des cervicales, dorsales et lombaires, pour la commande
des muscles costo-diaphragmatiques et pubiens. La libération
intestinale, importante également, s'en trouve
favorisée, elle aussi. (NDLR :le T.E.V est une
technique mise au point par A Passebecq, sous forme
de gymnastique facile, très douce et très
efficace pour résoudre de nombreux problèmes
et diffusée sous forme de K7 vidéo).
Pas de sports violents ni de station assise prolongée.
Eviter la fatigue et le surmenage.
3 - D'autres mesures peuvent intervenir :
4 - Bains de siège
Les bains de sièges tièdes et froids, alternativement, en terminant par l'eau froide sont à faire intervenir après le T.E.V. ou la marche. Il permet l'éducation du muscle pubo-coccygien, etc. Il est en effet nécessaire d'intervenir au niveau de certaines structures réchauffées, sans oublier l'échauffement général du corps avant ces bains, à pratiquer de diverses manières :
Tonification du muscle pubo-coccygien
C'est un exercice utile pour la tonification
des muscles du bassin (notamment le muscle pubo-coccygien,
commun au pubis et au coccyx).
Dans quelle situation
?
Autres conseils
Tonification de la peau : prendre des bains d'air et de soleil, hydrothérapie. Uriner de préférence en position accroupie, qui permet une expulsion plus complète de la vessie. Eviter les excès sexuels
Messieurs prudence !
La survenue d'une prostatite est en
général l'aboutissement d'un long processus
dégénératif caractérisé
par la réduction des défenses immunitaires
dont les causes principales sont faciles à mémoriser :
alimentation incorrecte, carencée ou pléthorique,
sédentarité excessive entraînant
une faible oxygénation organique, stress intense
ou prolongé, problèmes relatifs à
la sphère sexuelle, prise régulière
ou excessive de toxiques divers : drogues, alcool,
tabac, café, médicaments, notamment antibiotiques
et traitements de M.S.T. etc...
Certains "traitements
miracles" de la médecine moderne sont-ils
réellement adaptés ? Gare à
leurs effets secondaires à brève ou longue
échéance ! L'hygiène vitale
est une excellente assurance contre les troubles prostatiques
et autres. La naturopathie est une "arme secrète"
d'une redoutable efficacité quand la santé
de la prostate à été altérée.
Une discipline de vie est requise, peut-être un
peu astreignante mais vraiment payante. Patients et
médecin devraient en être informés.
(Article extrait des revues "Vie et Action" et du livre "Traitements naturels des maladies des reins, vessie, prostate" d'André Passebecq)